Thiesinfo

Les assises régionales de la jeunesse de la CEDEAO se tiennent depuis mardi à Saly, dans la région de Mbour. Cet événement de trois jours réunit des jeunes venus de plusieurs pays ouest-africains autour de thématiques cruciales telles que l’employabilité des jeunes, les enjeux environnementaux et climatiques, ainsi que les régimes politiques dans la région.

Lors de la cérémonie d’ouverture, la ministre sénégalaise de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a souligné l’importance de ces échanges. Elle a rappelé que cette rencontre vise à approfondir les discussions amorcées lors de la conférence de novembre 2024. Selon elle, ces réflexions sont particulièrement pertinentes dans un contexte mondial instable, marqué par les tensions au Moyen-Orient et une crise persistante en Europe.

L’initiative, portée par la CEDEAO avec l’appui méthodologique du think-tank sénégalais Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), se veut un cadre de consultation régionale pour permettre aux jeunes de contribuer activement aux grandes problématiques du moment. L’objectif affiché est d’accompagner les gouvernements dans la définition et la mise en œuvre de politiques durables et inclusives, adaptées aux réalités actuelles.

Le docteur Ibrahima Ndiaye, du Centre de prise en charge des addictions de Dakar (Cepiad), a lancé un cri d’alarme concernant la prolifération inquiétante des Nouveaux Produits de Synthèse (NPS) au Sénégal, en particulier le Kush, une drogue responsable de nombreux décès.

« Toutes les nouvelles drogues circulent aujourd’hui au Sénégal. Le Kush, par exemple, a déjà causé plusieurs morts », a déclaré Dr Ndiaye lors d’un panel au Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF), organisé dans le cadre de la Semaine nationale de sensibilisation contre les drogues.

D’après lui, le Kush contient de la nitazène, un opioïde synthétique extrêmement puissant, jusqu’à 25 fois plus fort que le fentanyl. Cette substance, apparue en Sierra Leone à la fin des années 2010, s’est vite répandue à travers l’Afrique de l’Ouest.

« C’est un produit hautement toxique. Une seule prise peut provoquer une intoxication sévère, des troubles neurovégétatifs, ainsi que des symptômes neurologiques ou psychiatriques », a-t-il précisé. Il déplore le fait que le diagnostic est souvent erroné ou incomplet, faute de questionnement sur une éventuelle consommation de cette drogue par les patients.

Face à l’urgence, le spécialiste recommande une réaction rapide, incluant le partage d’expériences au niveau sous-régional, la sensibilisation, ainsi que la formation du personnel médical et paramédical, sans oublier les populations et les décideurs.

Le Dr Ndiaye insiste sur la facilité d’accès au Kush, qui serait plus disponible que le cannabis dans certains milieux, et dont la consommation s’étend désormais à la Guinée, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal.

Certains traitements semblent partiellement efficaces en phase aiguë, notamment les anxiolytiques, même si les crises peuvent se répéter de manière imprévisible, parfois en l'absence de toute nouvelle prise.

Autre fait préoccupant : l’âge des consommateurs baisse. « Le dernier patient que nous avons reçu n’avait que 14 ans », a-t-il révélé, précisant que si certains sont d’origine étrangère, de plus en plus de Sénégalais sont également touchés.

Selon lui, la consommation est souvent liée à un contexte de précarité socio-économique, rendant d’autant plus urgente une intervention des autorités. « Nous avons la volonté et les compétences, mais sans soutien politique, nos actions seront tardives et limitées », a-t-il conclu.

Dans une déclaration publiée ce mardi sur sa page Facebook officielle, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé la signature d’un partenariat stratégique avec le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz. Cette entente, conclue dans le cadre de sa visite officielle en Chine, marque une avancée majeure dans la coopération économique internationale du Sénégal.

Le chef du gouvernement a indiqué que cet accord prévoit l’implantation d’une usine de montage de véhicules sur le sol sénégalais. Cette infrastructure industrielle, selon lui, servira de plateforme régionale au service de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Dans un premier temps, l’usine se concentrera sur le montage de véhicules militaires, a précisé Ousmane Sonko, sans toutefois donner plus de détails sur le calendrier de mise en œuvre ni le lieu exact du projet.

Cette annonce s’inscrit dans une dynamique de repositionnement stratégique du Sénégal sur la scène économique africaine et mondiale, selon les propos du Premier ministre, qui a également souligné l’intérêt croissant que le pays suscite à l’échelle internationale.

Une attaque armée est survenue ce mardi vers 6h du matin, ciblant le poste-frontière malien de Diboli, situé à seulement 1,5 km de la ville sénégalaise de Kidira. Ce point névralgique, marquant la séparation entre les deux pays, a été la cible d’une offensive attribuée à un groupe armé actif dans la région.

Les infrastructures sécuritaires maliennes, incluant les services de police et de douane, ont été directement visées par l’assaut. Cette attaque illustre une proximité croissante des activités de groupes extrémistes armés avec les frontières sénégalaises, suscitant une forte inquiétude quant à une éventuelle extension de l’instabilité dans cette zone.

En réponse immédiate, les autorités sénégalaises ont renforcé les dispositifs de sécurité le long de leur frontière orientale. Des unités spécialisées, notamment du Groupement d’Action Rapide de Surveillance et d’Intervention (GARSI) ainsi que des éléments militaires, ont été déployées pour renforcer la surveillance et prévenir toute tentative d’infiltration sur le territoire national.

Cette réaction souligne la vigilance accrue et la volonté des forces de sécurité sénégalaises de préserver l’intégrité territoriale face aux risques transfrontaliers.

dakaractu

À Dakar, une réunion décisive du Parlement de la CEDEAO se tient du 30 juin au 4 juillet, à l’initiative de la Commission mixte Éducation, Science et Culture / Santé / Télécommunications. Cette session porte sur un thème crucial : « Prioriser les technologies de l’éducation et l’innovation dans l’espace CEDEAO ». L’objectif est clair : combler le déficit de coordination régionale pour une meilleure intégration du numérique dans les systèmes éducatifs.

Dans une déclaration prononcée au nom de la présidente Adjama Mnatho Ibrahima, la 2ᵉ vice-présidente du Parlement, Adjaratou Traoré Coulibaly, a souligné l'urgence de repenser les approches éducatives. « Les modèles traditionnels montrent leurs limites face aux mutations rapides du monde contemporain », a-t-elle averti, en soulignant l’importance des innovations technologiques dans l’éducation du XXIᵉ siècle.

Elle a néanmoins rappelé les progrès déjà enregistrés, notamment grâce au protocole AP3103, adopté à Dakar en 2003. Ce texte a permis des avancées telles que l’harmonisation des normes universitaires ou la mise en place de centres d’excellence. Toutefois, des défis majeurs subsistent : lenteur dans la ratification du protocole par plusieurs pays et inégalités dans les infrastructures éducatives.

Adjaratou Traoré Coulibaly a également ouvert le débat sur les limites potentielles des technologies. Elle a soulevé des questions essentielles : comment préserver l’humain dans l’éducation à l’ère du numérique ? Quel sera l’avenir du métier d’enseignant face à l’intelligence artificielle ? Elle a insisté sur la nécessité d’un équilibre entre innovation et respect des valeurs fondamentales de l’éducation.

Confiant dans les résultats de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du 50ᵉ anniversaire de la CEDEAO, la vice-présidente a appelé à une coopération renforcée entre les États membres. Elle a conclu en affirmant que cette dynamique pourrait transformer l’avenir éducatif de la région et permettre à chaque enfant ouest-africain d’accéder à un enseignement de qualité.

Les conclusions attendues le 4 juillet devraient ainsi dessiner les bases de nouvelles politiques éducatives ambitieuses à l’échelle régionale.

dakaractu

Le sprinteur Mamadou Fall Sarr a une nouvelle fois marqué l’histoire de l’athlétisme sénégalais en battant son propre record national du 100 mètres, samedi, à l’occasion de la 31e édition du meeting élite de Carquefou, en France, épreuve inscrite au circuit challenger du Continental Tour World Athletics.

Une performance de classe internationale

Déjà détenteur du record national grâce à sa performance plus tôt cette année au meeting de Saintes, Mamadou Fall Sarr a cette fois explosé les chronos en finale à Carquefou, en réalisant un temps impressionnant de 10’’03. Ce chrono est homologué de niveau international IA et constitue le nouveau record du Sénégal.

Lors des séries, le sprinteur s’était déjà illustré avec un temps de 10’’24, suffisant pour annoncer la couleur et faire tomber le record du meeting.

Une montée en puissance continue

Dans une déclaration rapportée par Ouest-France, le journal régional, l’athlète a confié :

“Les conditions étaient bonnes. La piste renvoyait bien, je me suis senti bien tout de suite. Je suis arrivé jeudi et j’ai pu m’entraîner ici vendredi. Je veux aller encore plus vite.”

Le nouveau roi du sprint sénégalais semble donc en pleine forme et déterminé à repousser encore ses limites.

La Division Spéciale de Cybercriminalité a récemment mis à jour un vaste réseau de cyberescroquerie, responsable d’une fraude en ligne de grande envergure ayant entraîné un détournement de plus de 10 milliards de francs CFA. Cette opération a été déclenchée suite à de nombreuses plaintes émanant de victimes à travers tout le territoire.

L’enquête a permis de découvrir une plateforme numérique frauduleuse, se présentant comme un site d’investissement lucratif. En réalité, il s’agissait d’un système pyramidal illégal, reposant sur des paiements successifs désignés de P1 à P10. Les participants étaient attirés par des gains virtuels affichés sur une interface, mais les retraits étaient systématiquement bloqués, empêchant tout retour sur investissement.

Pour renforcer leur crédibilité, les membres du réseau diffusaient de faux témoignages via des groupes WhatsApp, ce qui a contribué à élargir rapidement le nombre de victimes.

Les investigations ont permis de tracer 57 921 transactions, représentant un montant de 2,53 milliards FCFA sur un seul canal numérique. Le montant total du préjudice est estimé à plus de 10 milliards FCFA, révélant l’ampleur du stratagème.

Le réseau s’appuyait sur des relais locaux pour recruter de nouvelles cibles, tous opérant sous la direction de commanditaires étrangers, aujourd’hui identifiés et localisés dans un pays voisin. Le système intégrait des passerelles numériques sophistiquées ainsi que des mécanismes de blanchiment d’argent via la cryptomonnaie.

À ce jour, quatre individus ont été arrêtés et déférés devant le parquet de Dakar. Du matériel a été saisi et placé sous scellés. Les enquêtes se poursuivent pour identifier d'autres complices et démanteler l’intégralité de la structure.

Le ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires a procédé, vendredi, à la remise d’un important lot d’équipements aux professionnels de la pêche de Ziguinchor. La valeur globale du matériel offert s’élève à 25 millions 400 mille francs CFA, a constaté l’APS sur place.

« Je suis venue apporter le soutien de mon département à des acteurs de la région de Ziguinchor avec un lot de matériels d’une valeur de 25 millions 400 mille francs CFA », a déclaré la ministre Fatou Diouf, à l’issue de la première journée de sa visite dans la région.

La cérémonie s’est déroulée en présence du gouverneur Mor Talla Tine et de nombreux membres du secteur halieutique. Le matériel remis comprend, entre autres, des balances de pesage, bottes, coiffes, glacières et gants, selon les précisions de la ministre.

Cette tournée s’inscrit dans une démarche de terrain visant à évaluer les conditions de travail des professionnels, examiner les infrastructures existantes et échanger directement avec les parties prenantes.

Fatou Diouf s’est rendue sur plusieurs sites de débarquement, ainsi qu’au centre de transformation de Boudody, où elle a rencontré des femmes récemment touchées par un incendie qui a détruit une partie de leur matériel et de leur argent. Elle a souligné que cette visite lui a permis de mieux cerner les besoins d’appui, assurant que son département est prêt à accompagner ces actrices du secteur.

La ministre a renouvelé l’engagement de son ministère à promouvoir et valoriser la pêche en Casamance. Elle a également annoncé une prochaine visite pour poser la première pierre du futur quai de pêche de Cap Skirring.

La tournée ministérielle se poursuivra samedi à Kafountine, avec des visites au quai de pêche, au site de transformation et à une ferme aquacole, avant de s’achever dimanche avec des étapes à Elinkine et Cap Skirring, selon la cellule de communication du ministère.