Menu
Le Portail de Thiès sur le Web
Navigation
Société

Société sur Thies info

Le calme habituel du quartier Diamaguène, à Mbour, a été brisé par une scène de violence qui a profondément choqué les habitants. Ce qui n’était au départ qu’une simple dispute entre enfants s’est transformé en affrontement familial, impliquant plusieurs membres d’un même foyer, et se terminant au Tribunal d’instance de Mbour.


Mbour – Une querelle de voisinage tourne à la violence : une femme enceinte passée à tabac par toute une famille

Une altercation qui dérape
Les faits remontent à la soirée du 18 septembre dernier, vers 21 heures. Ce soir-là, le petit frère de Daro Sarr, une jeune femme enceinte, rentrait tranquillement du domicile de leur grande sœur. En passant devant la maison de leurs voisins, il aurait eu un échange houleux avec Bineta Dia, 16 ans, fille de Pape Alassane Dia et Mariama Diallo.

Selon le témoignage recueilli à la barre, la jeune fille aurait subitement giflé le garçon avant de le frapper à plusieurs reprises, sans que l’on sache réellement l’origine du différend.

Alertée par les cris, Daro Sarr est aussitôt sortie de chez elle pour défendre son frère. Mais face à la colère de Bineta, la situation dégénère rapidement. La mineure, loin de reculer, s’en prend de nouveau à l’enfant, sous les yeux de sa sœur enceinte.

Une bagarre qui vire au lynchage
C’est alors que le drame prend une tournure inattendue. Le père, la mère et la grande sœur de Bineta, voyant la scène, accourent et se joignent à la rixe. Au lieu d’apaiser les tensions, ils s’en prennent directement à Daro Sarr.

Tirée, bousculée, frappée à coups de poing et de pied, la jeune femme tombe au sol, incapable de se défendre. Des témoins racontent une scène d’une rare brutalité, où la future mère aurait été rouée de coups par toute une famille avant que des voisins ne s’interposent pour la sauver.

Transportée d’urgence à l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro, la victime obtient un certificat médical de 7 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT). Le lendemain matin, encore marquée physiquement et moralement, elle se rend au commissariat de Diamaguène, accompagnée de son mari, pour déposer plainte contre la famille Dia.

Une famille entière face à la justice
La plainte conduit à l’arrestation immédiate des membres de la famille Dia. Le père, la mère et la fille aînée sont placés sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Mbour, tandis que Bineta, encore mineure, est confiée à la justice des enfants.

Devant le tribunal, les trois adultes ont nié les faits, soutenant qu’ils n’avaient fait que tenter de “séparer une bagarre d’enfants”. Une version battue en brèche par la victime, qui, malgré les blessures, a maintenu fermement ses accusations.

Des excuses et un pardon
Lors de l’audience, un moment d’émotion a marqué la salle : Mariama Diallo, la mère de Bineta, s’est levée pour présenter ses excuses publiques à sa voisine. Touchée par ce geste, Daro Sarr, dans un esprit de conciliation, a accepté de leur accorder son pardon.

Mais ce pardon n’a pas suffi à effacer la gravité des faits.

Le verdict du tribunal
Le procureur, dans son réquisitoire, a rappelé que “la grossesse de la victime rendait les coups encore plus dangereux et moralement inacceptables”. Il a demandé l’application stricte de la loi.

Après délibération, le tribunal a reconnu les trois adultes coupables de coups et blessures volontaires, tout en tenant compte de leur repentir et des excuses présentées.

Pape Alassane Dia,

Mariama Diallo,

et leur fille aînée

ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis.

Quant à Bineta, la mineure, elle sera jugée séparément par le Tribunal pour enfants dans les prochains jours.

Un incident parti d’une simple dispute entre adolescents, mais qui rappelle à quel point la colère et l’esprit de clan peuvent transformer un différend banal en drame humain.



Mardi 30 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

Le tribunal de grande instance de Mbour a été le théâtre, ce mardi, d’un procès très attendu sur la Petite-Côte. Au cœur du dossier : une présumée escroquerie immobilière portant sur 76 millions de francs CFA, une somme colossale échangée contre un terrain… qui n’existait pas.


Escroquerie foncière à Warang : 76 millions envolés dans les sables de la Petite-Côte

Une promesse dorée sur la côte
Tout commence en 2021. Mariama M., commerçante bien connue dans la zone côtière, approche Mamadou D., un entrepreneur à la recherche d’un grand terrain pour un projet agricole. D’un ton confiant, la dame lui parle d’une opportunité rare : neuf hectares à Warang, un site idéalement situé, proche de la route et non loin de la mer.

Pour le convaincre, elle ne se contente pas de paroles. Une visite est organisée sur les lieux. Devant les yeux de Mamadou D., Mariama M. présente les parcelles, pointant du doigt des repères dans le sable, des bornes et même des “voisins” supposés. Rien ne semble suspect.

Séduit par la proposition et rassuré par l’assurance de la vendeuse, Mamadou D. signe sans hésiter. L’affaire est conclue pour 76 millions de FCFA, versés en trois tranches. En retour, la commerçante promet de remettre les documents administratifs “dans les plus brefs délais”.

Une vendeuse introuvable, un silence de quatre ans
Mais les semaines passent, puis les mois. Aucune trace des papiers. À chaque appel, Mariama trouve une excuse : “le notaire est en voyage”, “le plan de lotissement est en cours”, “l’administration tarde à signer”.

Jusqu’au jour où le téléphone cesse de sonner. Numéro hors service. Boutique fermée. Adresse introuvable. Mariama M. semble s’être volatilisée.

Pendant quatre longues années, Mamadou D. tente en vain de la retrouver. C’est finalement en août 2025, après plusieurs fausses pistes, qu’il décide de porter plainte pour escroquerie. L’enquête ouverte par la brigade territoriale de Mbour permet de localiser la suspecte, qui est arrêtée et placée sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Mbour.

À la barre : une commerçante déconcertée
Ce mardi, devant le tribunal, Mariama M. se présente en robe sobre, le visage tendu. Interrogée sur les faits, elle nie toute intention frauduleuse.

“Je voulais vraiment lui vendre un terrain à Warang, mais les démarches n’ont pas abouti. J’ai essayé de trouver une autre solution pour le rembourser, mais je n’arrivais plus à le joindre”, explique-t-elle d’une voix basse.

Pourtant, au fil de l’interrogatoire, un détail trouble la salle : la prévenue admet avoir utilisé les 76 millions… pour acheter d’autres terrains à Djilakh. Des terrains inscrits en son nom propre, sans lien avec Mamadou D.

Un aveu lourd de sens, qui suscite des murmures parmi les spectateurs.

Le réquisitoire du procureur
Pour le ministère public, il ne fait aucun doute : Mariama M. a monté une opération frauduleuse de bout en bout. “Elle a simulé une vente, organisé une visite fictive, encaissé une somme considérable, puis disparu pendant quatre ans. Ce n’est pas de la négligence, c’est de la tromperie”, martèle le procureur.

Convaincu de la mauvaise foi de la prévenue, il requiert un an de prison ferme et 100 000 FCFA d’amende.

La voix de la victime
Face au tribunal, Mamadou D. reste digne, mais sa colère est palpable. “J’ai tout perdu. Cet argent représentait mes économies de dix ans. Elle m’a fait croire à un rêve, et je me suis retrouvé sans rien”, déclare-t-il, la voix serrée.

Son avocat réclame 90 millions de francs CFA de dommages et intérêts, pour réparer le préjudice moral et financier subi.

Un verdict attendu
Après plusieurs heures d’audience et de plaidoiries, le tribunal a décidé de mettre l’affaire en délibéré. Le jugement est attendu dans la journée.

Dans la salle, les regards se croisent : certains voient en Mariama une manipulatrice, d’autres une commerçante dépassée par ses propres combines. Mais une chose est sûre : à Warang, les 9 hectares promis ne sont que des traces dans le sable.



Mardi 30 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

La commune d’Orkodiéré, dans le département de Kanel, a été le théâtre d’une triste découverte dans la nuit d’hier. Aux environs de 23h, le corps sans vie d’un homme âgé d’environ 40 ans a été retrouvé dans une chambre de l’hôtel Bilbassi, suscitant stupeur et inquiétude parmi les habitants et le personnel de l’établissement.


Découverte macabre dans un hôtel à Orkodiéré
Selon les premières informations recueillies, la victime, commerçant de profession et originaire d’Agnam Civol, s’était rendue la veille dans la localité pour assister au marché hebdomadaire qui se tient chaque dimanche à Orkodiéré. Il aurait été accompagné d’une femme résidant dans la commune voisine d’Aouré. Les raisons exactes de leur présence à l’hôtel restent pour l’instant inconnues.
 
Les autorités locales et les forces de l’ordre se sont rapidement rendues sur les lieux pour sécuriser la scène et procéder aux premières constatations. Les circonstances exactes de la mort de cet homme restent floues, et une enquête approfondie est en cours afin de déterminer si le décès est survenu de manière naturelle, accidentelle ou s’il est lié à un acte criminel.
 
Les habitants d’Orkodiéré et des communes voisines, choqués par cette nouvelle, expriment leur inquiétude quant à la sécurité et la tranquillité des établissements hôteliers de la région. L’enquête, qui inclut notamment des interrogatoires et l’examen des lieux, devra apporter des réponses précises aux proches de la victime et à la population locale.


Lundi 29 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

Une simple affaire de téléphone a pris des allures de scandale mystico-judiciaire dans le quartier de Pikine, comme le rapporte L’Observateur. Ndèye Seynabou N., commerçante âgée de 40 ans, s’est retrouvée devant le tribunal pour des accusations graves : atteinte à la vie privée et copie frauduleuse de données informatiques.


Quand un téléphone déclenche un scandale mystico-judiciaire à Pikine

Tout a commencé par la découverte de messages vocaux compromettants. Dans ces enregistrements, son nom apparaissait dans une conversation entre sa voisine, Maguette N., et un charlatan, qui évoquait l’intention de jeter un sort contre elle. « J’ai été bouleversée, terrorisée. J’ai pensé à toutes les souffrances étranges que j’ai vécues par le passé », confie Ndèye Seynabou N., encore profondément troublée.

Impossible de garder ces révélations pour elle seule, la commerçante avoue avoir copié les messages et les avoir partagés avec son mari, sa mère et plusieurs proches. Une réaction qui va provoquer l’intervention du parquet. « Avait-elle reçu l’autorisation de lire ces messages ? » interroge le procureur. « Non », admet la prévenue.

Le magistrat souligne alors la gravité des faits : violation de la vie privée et diffusion de conversations personnelles. « Au lieu de chercher des explications auprès de la concernée, vous avez transformé ces messages en scandale familial », martèle-t-il. La longue amitié entre voisines du quartier s’est ainsi effondrée, et l’affaire a été portée devant le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye.

Selon la prévenue, l’affaire est née d’un simple emprunt de téléphone pour appeler sa fille. Mais devant les juges, elle précise qu’à l’occasion du Gamou de Tivaouane, elle aurait conservé les téléphones de plusieurs femmes hébergées chez elle et manipulé celui de Maguette. C’est en ouvrant la boîte vocale qu’elle est tombée sur un message mentionnant son nom dans une discussion avec un charlatan, évoquant un sort.

À la barre, Maguette N. nie avoir prêté son téléphone, tout en affirmant avoir pardonné à sa voisine. La défense, consciente de la gravité des faits, insiste sur le contexte : les deux femmes, influentes dans le quartier et à la tête de groupements de tontine souvent rivaux, ont agi dans un cadre de tensions locales. « Ma cliente a été tétanisée par ces messages mystiques d’une extrême gravité. Elle a agi sous le choc, pas par malveillance », plaide l’avocat.

Le parquet, lui, maintient sa position : les faits doivent être jugés selon la loi, et seules les préventions légales — atteinte à la vie privée et copie frauduleuse de données informatiques — doivent être considérées. Après délibéré, le tribunal condamne Ndèye Seynabou N. à trois mois d’emprisonnement avec sursis, conclut L’Observateur.



Lundi 29 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

La commune de Pire, dans le département de Tivaouane (région de Thiès), a été secouée par une découverte macabre ce lundi.
Un homme âgé d’un peu plus de 30 ans a été retrouvé pendu à un arbre, dans une forêt du village de Keur Assane.


Découverte macabre à Pire : un homme retrouvé pendu dans une forêt à Keur Assane

Un corps en état de décomposition avancée

Selon les premières constatations rapportées par la RFM, le corps de la victime se trouvait dans un état de putréfaction très avancé au moment de la découverte.
Tout porte à croire que le drame remonterait à plusieurs jours, ce qui laisse penser à un acte de suicide prémédité ou accompli dans l’isolement.

Des habitants de la localité, alertés par une odeur inhabituelle, auraient fait la découverte avant de prévenir les autorités compétentes.

 Intervention des secours et décision du parquet

Informés, les sapeurs-pompiers et les agents du service d’hygiène se sont immédiatement rendus sur les lieux pour procéder aux constats d’usage.
Sous la supervision du procureur de la République, la dépouille a été inhumée sur place, conformément aux protocoles appliqués dans les cas de décomposition avancée.

 Une enquête ouverte pour élucider les circonstances

Les autorités judiciaires et policières ont ouvert une enquête afin d’éclaircir les circonstances exactes du drame.
Les enquêteurs cherchent à déterminer les motivations qui auraient pu pousser l’homme à un tel acte désespéré, et à identifier formellement la victime.

Ce nouveau cas, survenu dans une zone rurale, vient rappeler la montée des drames liés à la détresse psychologique et la nécessité pour les communautés locales de renforcer l’écoute et l’accompagnement social.



Lundi 29 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

L’affaire Madiambal Diagne continue de surprendre et de diviser. Alors que le journaliste et homme d’affaires est au cœur d’une enquête financière tentaculaire portant sur plus de 21 milliards de FCFA, un nouvel épisode vient ajouter du mystère à ce dossier déjà explosif.
Selon des révélations exclusives du quotidien L’Observateur, la maison de la première épouse de Madiambal Diagne, située à la Cité Djily Mbaye, a été cambriolée ce week-end dans des circonstances pour le moins déroutantes.


Cambriolage suspect chez la première épouse de Madiambal Diagne : un épisode troublant dans un feuilleton judiciaire explosif

Un fait divers qui, au regard du contexte, prend des allures de manœuvre trouble, mêlant intimidation, dissimulation et tension familiale.

Des portes intactes, des chambres fracturées
Les premiers constats réalisés sur place ont laissé les enquêteurs perplexes. Les portes principales, pourtant gardées et verrouillées, n’ont subi aucune effraction. Comment les cambrioleurs ont-ils pu pénétrer dans la demeure sans alerter ni voisins ni vigiles ?

À l’intérieur, plusieurs chambres à l’étage ont été fracturées, comme si les auteurs savaient exactement où chercher. Ce détail renforce la thèse d’une opération ciblée et méthodiquement préparée, menée par des personnes familières des lieux ou disposant d’un accès privilégié.

 Des bijoux partiellement emportés : un vol sélectif
Autre élément intrigant : le tri opéré dans les objets volés. Les intrus ont emporté une partie seulement des bijoux en or, laissant d’autres pièces de même valeur sur place.

Ce comportement inhabituel jette le doute sur la nature réelle du cambriolage. Était-ce un vol classique, ou une mission d’un autre genre ?
Certains observateurs évoquent la piste d’un message codé, d’autres parlent d’une recherche ciblée d’objets ou de documents pouvant intéresser des acteurs extérieurs à la famille.

 Un contexte judiciaire sous haute tension
Ce cambriolage intervient dans un climat déjà explosif pour la famille Diagne. Rappelons que Madiambal Diagne, patron du groupe Le Quotidien, est recherché par la justice sénégalaise dans une affaire de flux financiers suspects. Son départ du pays, qualifié de fuite controversée, a suscité une onde de choc jusque dans les plus hautes sphères politiques.

Sur place, son épouse et ses deux enfants majeurs – récemment placés en garde à vue – sont convoqués devant le parquet financier.
L’irruption de ce cambriolage au cœur même de cette tourmente judiciaire soulève une série de questions troublantes :

S’agit-il d’un acte opportuniste, profitant de la vulnérabilité actuelle de la famille ?

D’une intimidation déguisée destinée à faire pression sur les proches de Madiambal Diagne ?

Ou d’une manœuvre plus subtile, visant à effacer ou récupérer des éléments sensibles liés au dossier en cours ?

 Une enquête aux contours encore flous
Les enquêteurs, prudents, n’excluent aucune hypothèse. Selon des sources proches du dossier, des relevés d’empreintes et des vérifications sur les systèmes de sécurité ont été lancés pour comprendre comment les intrus ont pu agir sans laisser de trace visible.

Pendant ce temps, l’opinion publique s’interroge. Ce cambriolage, survenu dans une affaire déjà marquée par les fuites, les accusations croisées et les rebondissements, illustre combien le dossier Madiambal Diagne dépasse désormais le seul cadre judiciaire.

Entre enquête financière, tensions familiales et mystères domestiques, un fait est certain : le feuilleton est loin d’avoir livré tous ses secrets.



Lundi 29 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

Le quartier de Ouest Foire, plus précisément la Cité Xandar 2, est aujourd’hui le symbole d’une crise sociale et humaine qui prend des allures de drame urbain. Devant les autorités locales, Moustapha Guèye, délégué de quartier, a tiré une véritable sonnette d’alarme, évoquant un fait d’une rare gravité : la découverte macabre de cinq bébés retrouvés dans les ordures.


Ouest Foire : le cri d’alarme d’un quartier à bout de souffle

Une urbanisation sauvage aux conséquences humaines
Selon Moustapha Guèye, la situation s’est aggravée avec les déguerpissements massifs opérés ces dernières années dans plusieurs zones de Dakar. Faute de plan de recasement, nombre de familles expulsées ont trouvé refuge dans Ouest Foire, provoquant une migration intérieure incontrôlée. Résultat : le quartier est aujourd’hui saturé, insalubre et socialement explosif.

Les habitants, souvent issus de milieux défavorisés, vivent entassés dans des habitats précaires, sans écoles, ni postes de santé, ni espaces de loisirs. Cette promiscuité alimente la délinquance, le trafic de drogues et la perte de repères sociaux, au grand désarroi des responsables locaux.

 “Sans recasement, ces déguerpissements sont vains”
Cheikh Ahmed Tidiane Diop, autre délégué et représentant des familles sinistrées, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, les déguerpissements sans solution durable sont une erreur historique.
« Sans plan de recasement, ces déguerpissements sont vains », a-t-il déclaré, accusant à la fois le régime sortant et le gouvernement actuel d’avoir contribué à ce désastre humain.

Il pointe du doigt une responsabilité partagée, estimant que la planification urbaine a échoué à anticiper les conséquences sociales des politiques de “nettoyage” urbain.

 Des attentes fortes envers les autorités
Malgré les critiques, les délégués de quartier veulent croire à un sursaut des autorités. La récente présence des représentants de l’État sur le terrain laisse espérer un début de solution, fondée sur trois priorités :

le renforcement de la sécurité,

le recasement digne des familles déplacées,

et la mise en place d’infrastructures sociales de base.

Ouest Foire, jadis zone résidentielle tranquille, risque sinon de devenir un nouveau foyer de misère au cœur de Dakar, à quelques kilomètres seulement des quartiers huppés.

Les habitants lancent un dernier appel : “Nous ne demandons pas l’aumône, mais le droit de vivre dignement.”



Lundi 29 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)

À Guédé Bousso, dans le centre-ouest du Sénégal, la foi ne se limite pas à la prière. Dans cette localité profondément enracinée dans la tradition mouride, la charia se vit au quotidien. Ici, certaines fautes se réparent non par la parole, mais par la douleur. Chaque semaine, des hommes et des femmes viennent recevoir cent coups de fouet pour retrouver la paix intérieure.


À Guédé Bousso, le pardon passe par le fouet

Une faute oubliée, une honte persistante

Pendant des années, Aïssatou* a tout eu pour être heureuse : un mari aimant, des enfants, une vie respectée dans sa communauté. Mais derrière son sourire, une blessure jamais refermée : une relation avant le mariage.
Un acte que la religion condamne, et qu’elle-même n’a jamais pardonné.
“Je vivais avec un nœud dans la poitrine. J’ai fait pénitence, mais ce n’était pas toujours suffisant”, confie-t-elle.

Sous le poids des remords, elle prend un jour la route vers Guédé Bousso, une localité connue pour ses rites de purification spirituelle. Là-bas, elle demande à être fouettée publiquement, non pour être humiliée, mais pour se libérer.
“Je suis soulagée. Je me sens enfin libre”, dira-t-elle, après les cent coups.


Une charia vécue au quotidien

Fondée en 1917 par Serigne Moulaye Bousso, disciple du cheikh Ahmadou Bamba, Guédé Bousso est un haut lieu du mouridisme.
Dans cette cité spirituelle, la charia – la loi islamique – ne se limite pas à la prière. Elle encadre la vie sociale, les relations entre voisins, les différends familiaux et les fautes morales.
“La charia n’est pas une loi à imposer, c’est un mode de vie exemplaire que nous avons hérité de nos ancêtres”, explique Cheikhouna Bousso, arrière-petit-fils du fondateur.
Vêtu d’une tunique blanche, il nous accueille dans un modeste salon face à la grande mosquée. Ici, le respect de la loi divine guide chaque acte de la vie. Et lorsque la faute est commise, la réparation passe parfois par le corps.


Le rituel du pardon

Chaque semaine, au cœur de la grande mosquée jaune et verte, la communauté assiste à un rituel singulier : la flagellation volontaire.
Hommes et femmes se présentent, parfois accompagnés de leurs proches, pour recevoir cent coups de fouet. Pas un de plus, pas un de moins.
“Il n’y a pas de contrainte. Ce sont des personnes qui viennent d’elles-mêmes chercher la purification”, assure Cheikhouna Bousso.
Le muezzin, chargé d’exécuter la sentence, ne frappe pas avec colère. La chicotte claque sur le dos du fautif, dans un silence religieux. À la fin, nul cri, nul applaudissement : seulement une prière. Puis chacun s’en va, en paix.


Un rituel qui divise

En octobre 2022, une vidéo virale montrait une femme fouettée publiquement à Guédé Bousso. Les images avaient provoqué une vague d’indignation, notamment d’Amnesty International, qui dénonçait une “justice parallèle”.
Pour les habitants, il s’agit pourtant d’un acte spirituel volontaire, ancré dans la tradition mouride.
“C’est un dispositif de rédemption. Un moyen pour les fautifs de retrouver la paix intérieure”, défend Cheikhouna.


La foi, entre discipline et délivrance

À Guédé Bousso, la honte publique fait partie de la réparation. Être exposé devant Dieu, devant les siens, est une humiliation qui touche l’âme et réveille la conscience.
Aïssatou, comme Malick*, un autre fidèle, affirme avoir retrouvé la paix après cette épreuve.

Mais au-delà du rituel, le cas de Guédé Bousso interroge :
Peut-on concilier foi sincère, justice spirituelle et respect des droits humains ?
Entre ferveur religieuse et devoir de loi, le Sénégal continue de chercher l’équilibre.



Dimanche 28 Septembre 2025 | Lat Soukabé Fall | Commentaires (0)
1 ... « 9 10 11 12 13 14 15 » ... 32