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Quand un téléphone déclenche un scandale mystico-judiciaire à Pikine


Rédigé le Lundi 29 Septembre 2025 à 14:49 | Lu 34 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Une simple affaire de téléphone a pris des allures de scandale mystico-judiciaire dans le quartier de Pikine, comme le rapporte L’Observateur. Ndèye Seynabou N., commerçante âgée de 40 ans, s’est retrouvée devant le tribunal pour des accusations graves : atteinte à la vie privée et copie frauduleuse de données informatiques.


Tout a commencé par la découverte de messages vocaux compromettants. Dans ces enregistrements, son nom apparaissait dans une conversation entre sa voisine, Maguette N., et un charlatan, qui évoquait l’intention de jeter un sort contre elle. « J’ai été bouleversée, terrorisée. J’ai pensé à toutes les souffrances étranges que j’ai vécues par le passé », confie Ndèye Seynabou N., encore profondément troublée.

Impossible de garder ces révélations pour elle seule, la commerçante avoue avoir copié les messages et les avoir partagés avec son mari, sa mère et plusieurs proches. Une réaction qui va provoquer l’intervention du parquet. « Avait-elle reçu l’autorisation de lire ces messages ? » interroge le procureur. « Non », admet la prévenue.

Le magistrat souligne alors la gravité des faits : violation de la vie privée et diffusion de conversations personnelles. « Au lieu de chercher des explications auprès de la concernée, vous avez transformé ces messages en scandale familial », martèle-t-il. La longue amitié entre voisines du quartier s’est ainsi effondrée, et l’affaire a été portée devant le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye.

Selon la prévenue, l’affaire est née d’un simple emprunt de téléphone pour appeler sa fille. Mais devant les juges, elle précise qu’à l’occasion du Gamou de Tivaouane, elle aurait conservé les téléphones de plusieurs femmes hébergées chez elle et manipulé celui de Maguette. C’est en ouvrant la boîte vocale qu’elle est tombée sur un message mentionnant son nom dans une discussion avec un charlatan, évoquant un sort.

À la barre, Maguette N. nie avoir prêté son téléphone, tout en affirmant avoir pardonné à sa voisine. La défense, consciente de la gravité des faits, insiste sur le contexte : les deux femmes, influentes dans le quartier et à la tête de groupements de tontine souvent rivaux, ont agi dans un cadre de tensions locales. « Ma cliente a été tétanisée par ces messages mystiques d’une extrême gravité. Elle a agi sous le choc, pas par malveillance », plaide l’avocat.

Le parquet, lui, maintient sa position : les faits doivent être jugés selon la loi, et seules les préventions légales — atteinte à la vie privée et copie frauduleuse de données informatiques — doivent être considérées. Après délibéré, le tribunal condamne Ndèye Seynabou N. à trois mois d’emprisonnement avec sursis, conclut L’Observateur.



Lat Soukabé Fall

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