
À Tiguéré, dans la commune de Nabadji Civol (région de Matam), la pirogue motorisée demeure le seul moyen de transport reliant le village au reste de la région, en raison de la crue persistante du fleuve.
Selon Abdoul Aziz Bâ, enseignant et habitant de la localité, bien que le niveau de l’eau commence à baisser, les déplacements vers Matam — située à environ quatre kilomètres — se font exclusivement par pirogue. « Une fois à quai, les passagers poursuivent leur trajet à moto ou à pied », explique-t-il.
Une seule embarcation assure la traversée quotidienne, transportant un maximum de douze personnes. Cette situation entraîne de longues heures d’attente pour les voyageurs, contraints de payer 250 francs CFA par passage. « Le matin, le lieu d’embarquement est bondé. Le piroguier doit multiplier les allers-retours. C’est notre unique moyen de sortie du village », déplore M. Bâ.
Arrivés à Matam, les usagers prennent souvent une moto-taxi à 1 000 francs CFA pour rejoindre le centre-ville. D’autres préfèrent marcher sur deux à trois kilomètres pour économiser.
Face à ces difficultés, les habitants réclament la construction d’un pont entre Tiguéré et Matam. « Nous avons déjà formulé cette demande, mais aucune suite n’a été donnée. Sans pont, notre calvaire continuera », regrette Abdoul Aziz Bâ.