Lors de la présentation du budget 2026 de son département à l’Assemblée nationale, Elhadj Abdourahmane Diouf a exprimé sa préoccupation concernant la loi votée en 2020 pour encadrer l’usage du plastique au Sénégal. Selon lui, malgré l’existence d’un large consensus sur la nécessité de réduire cette pollution, les résultats ne sont toujours pas à la hauteur.
Le ministre rappelle que le pays dispose depuis cinq ans d’un cadre légal censé limiter l’usage du plastique à usage unique, mais que son application reste largement insuffisante. Il s’interroge ainsi sur les obstacles qui freinent la mise en œuvre de ce texte pourtant soutenu par l’ensemble des acteurs concernés.
Revenant d’une visite au Rwanda aux côtés du président de la République, il explique avoir pu comparer les modes de régulation des deux pays. La principale différence, selon lui, réside dans un manque de discipline collective qui empêche l’application stricte de la loi sénégalaise.
Tout en soulignant l’importance de cette réglementation, il rappelle que près de 2 000 entreprises locales travaillent dans l’industrie du plastique et génèrent environ 30 000 emplois. Il estime donc que toute décision doit être prise avec prudence, en concertation avec les populations et les professionnels afin d’éviter des impacts socio-économiques lourds.
Depuis deux mois et demi, son ministère mène un processus d’évaluation approfondie de la loi. Un atelier national est prévu les 15 et 16 décembre, précédé de plusieurs rencontres thématiques avec les parties prenantes. Le ministre annonce également une collaboration renforcée avec le ministère de l’Industrie et du Commerce pour accompagner les entreprises qui craignent les conséquences d’une application stricte des mesures en vigueur.
Elhadj Abdourahmane Diouf considère que les difficultés actuelles peuvent se transformer en opportunités, à condition de construire ensemble des solutions durables. Élargissant son propos, il s’étonne par ailleurs que le Sénégal ne dispose toujours pas d’une véritable industrie dédiée au traitement des déchets solides, tout en assurant qu’une stratégie globale est en préparation pour améliorer la gestion des déchets domestiques et solides.

