À l’approche de la rentrée scolaire, le marché de Sandaga, habituellement animé, peine à retrouver son affluence. Les vendeurs de livres installés à même le sol, appelés par terre, observent une baisse notable de fréquentation. « Les années passées, à cette période, l’endroit était plein. Mais actuellement, rien ne va », confie Mouhamed Cissé, dit Djim. Si certains commerçants affichent leur inquiétude, d’autres, comme Cheikh Thiam, espèrent encore un afflux de parents de dernière minute.
Un rôle essentiel dans l’approvisionnement scolaire
Ces libraires de rue rappellent leur importance dans l’accès aux ouvrages scolaires. Contrairement aux grandes surfaces et librairies classiques, ils proposent une diversité qui séduit de nombreux parents. « Nous avons des ouvrages neufs, anciens, parfois introuvables ailleurs. Et surtout, nous permettons l’échange de livres, ce qui aide énormément les familles à faibles revenus », souligne Dame Samb, surnommé l’avocat des livres.
La menace du numérique
Au-delà de la crise économique, ces vendeurs font face à un autre défi : l’essor du numérique. Avec la multiplication des livres en ligne et l’avancée de l’intelligence artificielle, leurs ventes en pâtissent. « Les jeunes lisent de plus en plus sur écran, mais cela fatigue les yeux et réduit la concentration », expliquent-ils, en défendant la valeur durable du livre physique, jugé plus propice à l’apprentissage et à la culture.
Préserver la lecture traditionnelle
À quelques jours de la rentrée 2025-2026, les commerçants de Sandaga lancent un appel aux parents : continuer à investir dans les livres physiques. Pour eux, cet acte ne se limite pas à soutenir leur commerce, mais contribue aussi à préserver le goût et la richesse de la lecture traditionnelle face à la montée du digital.
dakaractu