Pas de rois, « No kings ». C'est sous ce slogan que des millions de manifestants sont attendus dans les rues ce samedi aux États-Unis. De New York à San Francisco, de Chicago à Atlanta, plus de 2700 rassemblements sont prévus pour protester contre la politique du président Donald Trump et « défendre la démocratie » à l'appel du mouvement « No Kings ».
Le mot d'ordre ? « Le président pense que son pouvoir est absolu. Nous ne céderons pas face au chaos, à la corruption et à la cruauté ». Il s'agit de la plus grande mobilisation contre Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier dernier.
Les plus fortes mobilisations sont prévues dans les villes démocrates où le président veut déployer la Garde nationale. À Chicago, par exemple, plus de 70 000 personnes avaient déjà manifesté en juin lors des premiers rassemblements du mouvement « No Kings ». Mi-juin, cette première journée de mobilisation organisée par le même collectif qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes de tous âges dans le pays. Le même jour, Donald Trump avait fêté son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine.
Les républicains, eux, accusent ces manifestants d’être anti-américains, proches de la mouvance d’extrême gauche Antifa, que le gouvernement a d’ailleurs classée comme organisation terroriste. Plusieurs figures du parti ont dénoncé les manifestations. Le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson, qui a évoqué une « mobilisation haineuse contre l'Amérique », a lancé : « je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas. » Le gouverneur du Texas a déjà annoncé l’envoi de la Garde nationale pour prévenir tout débordement.
Les organisateurs insistent sur le caractère non-violent des rassemblements
« Ce mouvement va jouer un rôle déterminant pour l'avenir de l'Amérique, donc je comprends qu'ils soient nerveux », a répliqué l'élu démocrate du Maryland, Glenn Ivey, auprès de l'AFP, ajoutant qu'il y participerait.
De leur côté, les organisateurs insistent sur le caractère pacifique de la mobilisation. Ils demandent aux participants de s’habiller en jaune, en signe de solidarité avec d’autres mouvements pro-démocratie à travers le monde - en Ukraine, à Hong Kong ou encore en Corée du Sud.
L'appel à manifester a notamment été relayé par la star d'Hollywood Robert De Niro, qui a appelé dans une vidéo ses concitoyens à se soulever « de manière non violente ». La précédente journée de mobilisation avait rassemblé des célébrités, comme l'acteur Mark Ruffalo et l'humoriste Jimmy Kimmel - dont le talk-show a ensuite été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump. Des mobilisations sont également prévues au Canada, comme à Toronto, Vancouver et Ottawa.