Au tribunal d’Instance de Mbour, l’émotion était palpable. Le maçon explique qu’inquiet de l’absence soudaine de sa mère, il s’est lancé à sa recherche. Un voisin lui aurait indiqué la bergerie d’A. Sow. En entrant dans une petite pièce attenante, il affirme avoir été témoin d’une scène insoutenable : le berger en plein rapport sexuel avec sa mère, qui aurait tenté de s’enfuir vers lui.
Submergé par la colère, Sagna raconte avoir essayé de récupérer sa mère, mais selon lui, A. Sow a réagi violemment. Il aurait sorti un pistolet et tiré trois fois, sans l’atteindre « grâce à une protection mystique », dira-t-il à la barre. Une lutte s’est engagée pour désarmer le berger. Après avoir pris le dessus, Sagna l’a frappé au visage avec la crosse de l’arme, provoquant des blessures évaluées à 10 jours d’incapacité totale de travail.
La version d’A. Sow, relayée par son avocat, est diamétralement opposée. Il nie tout acte sexuel ou exploitation répétée et affirme que la mère du prévenu venait simplement solliciter de l’aide financière. Pour lui, l’agression n’a aucun motif valable. Il réclame un million de francs CFA en dommages et intérêts.
Le procureur, sans se prononcer sur la réalité des faits d’abus, a néanmoins adressé au berger un avertissement appuyé, l’exhortant à davantage de « retenue et de responsabilité ». Une remarque qui a suscité des murmures dans la salle, tant elle semblait mettre en doute sa version.
Au final, le tribunal a reconnu K. A. Sagna coupable de violences volontaires, appuyées par un certificat médical. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et devra verser 200 000 francs CFA à la partie civile. La peine tient compte du contexte explosif dans lequel les faits se sont déroulés.
