Un cambriolage qui prend une tournure judiciaire lourde
Selon le réquisitoire initial présenté au tribunal, le jeune garçon est accusé d’avoir brisé la porte d’une boutique dans un quartier populaire de la capitale gambienne. Il aurait emporté :
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34 paires de chaussures (estimées à 17 500 Dalasi),
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9 parfums,
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divers produits de soin,
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une tondeuse électrique,
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et 1 800 Dalasi en liquide.
Les autorités affirment avoir récupéré une partie des objets lors de son interpellation.
“J’ai 16 ans” : le mineur conteste, la procédure change
Lors de sa comparution le 2 décembre 2025, le jeune Sénégalais a plaidé non coupable, mais surtout souligné qu’il n’était qu’un mineur. Cette déclaration a immédiatement bouleversé la procédure.
La magistrate en charge du dossier a estimé que, compte tenu de son âge, l’affaire devait être transférée vers la Children’s Court (tribunal pour enfants) de Kanifing, juridiction compétente pour les mineurs en conflit avec la loi.
La nationalité, facteur de sévérité dans la demande de liberté provisoire
Malgré son statut de mineur, la défense ne parviendra pas à obtenir la liberté provisoire.
L'avocat général s’y est fermement opposé, avançant un argument surprenant : la nationalité étrangère du jeune Sénégalais représenterait un “risque de fuite élevé”.
Une position critiquée par certains défenseurs des droits humains, qui y voient une rigidité excessive envers les mineurs étrangers poursuivis en Gambie.
Le garçon a été reconduit en détention provisoire en attendant la suite de la procédure.
Une affaire qui ravive les inquiétudes sur les mineurs sénégalais en errance en Gambie
Ce dossier, qui prend de l’ampleur, met en lumière un phénomène plus large : de nombreux adolescents sénégalais traversent la frontière pour chercher du travail ou fuir des situations familiales difficiles, se retrouvant souvent livrés à eux-mêmes dans les villes gambiennes.
Sans encadrement, plusieurs glissent vers la petite délinquance, attirés par les opportunités rapides, mais risquées, des quartiers commerciaux de Banjul et Serekunda.
Prochaine étape : verdict ou renvoi ?
L’affaire a été renvoyée au 11 décembre 2025, date à laquelle la cour des mineurs de Kanifing devra :
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vérifier son âge réel,
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analyser les preuves du dossier,
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statuer sur sa culpabilité ou sur un éventuel renvoi vers une mesure éducative.
Si les faits sont confirmés, la loi gambienne prévoit des sanctions adaptées aux mineurs, allant d’un simple encadrement social jusqu’à une détention en centre de réhabilitation.
