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🔥 Ndiaganiao : la colère gronde à Soussoum autour d’un projet de carrière contesté


Rédigé le Mardi 29 Juillet 2025 à 09:38 | Lu 59 fois Rédigé par


À Soussoum, 24 personnes arrêtées après des affrontements entre habitants et forces de l’ordre. Les populations rejettent un projet d’exploitation de basalte jugé illégitime.


La tension est montée d’un cran dans le village de Soussoum, situé dans la commune de Ndiaganiao, où les populations locales s’opposent fermement à l’exploitation d’une carrière de basalte par deux entreprises : Transfavo (40 hectares) et Elikane (43 hectares). Ces sociétés détiennent des autorisations d’exploitation délivrées en 2023 par l’ex-ministre des Mines Omar Sarr.

Des délibérations jugées irrégulières

Le conflit a éclaté à la suite de délibérations municipales contestées, menées avant la tenue de l’audience publique obligatoire. Lors de cette audience, les populations avaient exprimé un refus catégorique de céder leurs terres, considérées comme leur unique moyen de subsistance. La mairie aurait néanmoins poursuivi le projet, en évoquant une décision provenant de “la haute autorité”.

Arrestations et violences sur le terrain

Depuis plusieurs jours, la présence des engins d’exploitation sur le site a provoqué des échauffourées, des interventions musclées des forces de l’ordre, et un dialogue rompu entre autorités et habitants. La zone vit au rythme de la contestation, des arrestations et d’actes de vandalismes.

Un bilan provisoire fait état de 24 personnes interpellées par la gendarmerie. Certaines auraient été arrêtées directement à leur domicile, selon plusieurs témoignages. Me Boucounta Diallo et Me Faty assurent actuellement la défense des mis en cause, qui devraient être présentés au procureur dans les prochaines heures.

La version de l’entreprise

Interrogé par Dakaractu, Arona Ba, représentant de Transfavo, a affirmé :

« Nous avons obtenu nos permis légalement du ministre Omar Sarr. Une étude d’impact environnemental a été réalisée, et plusieurs habitants ont signé avec nous. »

Il précise que sur les 40 hectares attribués, seuls 17 sont réellement exploitables, les 23 hectares restants étant utilisés par les populations dans le cadre d’un accord tacite. Il déplore toutefois la destruction de matériel lourd estimé à un milliard de francs CFA, et accuse des acteurs politiques d’instrumentaliser la population locale.

Un nouveau Ndingler ?

Ce conflit rappelle le litige foncier de Ndingler, remettant en question l’équilibre fragile entre développement industriel et droits des communautés rurales. À Soussoum, les conséquences sont déjà lourdes : familles divisées, matériels incendiés et une commune plongée dans l’incertitude.