À la barre, le prévenu a tenté de plaider sa bonne foi. Selon son récit, il aurait découvert un premier manquant de 194.000 F Cfa dans la caisse à l’issue de son service. "J’ai attendu le gérant sans le voir. J’ai noté le montant manquant sur le carnet", a-t-il expliqué.
Il a également évoqué un second déficit survenu en octobre, après deux ventes effectuées à des camions. D’après lui, l’argent aurait été égaré lors de ses déplacements. Il aurait même proposé au gérant, Mbaye Mbow, de compenser cette perte par une retenue sur salaire.
Ces explications n’ont toutefois pas convaincu le tribunal. Le représentant du ministère public a relevé plusieurs contradictions dans le témoignage de Vieux Cissé. "Il parle tantôt de perte, tantôt d’un dépôt quelque part", a souligné le procureur. Il a ensuite requis six mois de prison avec sursis et une amende ferme de 100.000 F Cfa.
Pour l’avocat de la partie civile, il ne s’agissait pas d’une simple erreur, mais d’une récidive. "La direction avait été compréhensive lors du premier détournement. Il a recommencé", a plaidé le conseil, demandant 800.000 F Cfa de dommages et intérêts, tout en reconnaissant que le prévenu avait déjà remboursé 400.000 F Cfa.
La défense a, quant à elle, insisté sur la situation familiale de son client, père de six enfants, pour solliciter la clémence du tribunal.
Au terme des débats, le juge a suivi en partie les réquisitions du parquet. Vieux Cissé a été reconnu coupable d’abus de confiance. Il est condamné à six mois de prison assortis du sursis et à une amende de 50.000 F Cfa. Il devra également verser 700.000 F Cfa à la partie civile à titre de dédommagement.
Cette affaire met en lumière les risques liés à la gestion de fonds dans le secteur informel et la vigilance nécessaire des employeurs face aux irrégularités, même au sein d’équipes de longue date.