Les jihadistes franchissent un nouveau pallier dans les exigences qu'ils comptent imposer aux populations maliennes. Les compagnies d'autocar sont sommées par le Jnim de faire respecter la nouvelle règle : désormais, les femmes qui circuleront sur les routes du Mali devront porter le voile. « Non, les djihadistes ne peuvent pas me faire changer, assène avec force une Bamakoise jointe par RFI. Ils ne peuvent pas changer mes habitudes ! ».
« Dieu est plus grand que les jihadistes »
Vendeuse de vêtements, elle voyage fréquemment pour son commerce. Elle explique être croyante mais ne porte le voile que pour la prière, jamais au dehors. Et les nouvelles règles édictées par le Jnim ne l'intimident apparemment pas. « Si l’armée nous avait réellement protégés, est-ce que nous serions dans cette situation ?, interroge-t-elle, désabusée. Mais je n'ai pas peur : Dieu est plus grand que les jihadistes. Je n'ai pas peur et je ne porterai pas le voile. »
« Dans l'obligation de le faire »
Pourtant, le risque est grand. Comme beaucoup d'autres, ce chef de famille estime pour sa part ne pas avoir vraiment le choix. « J'ai très peur, confie-t-il. S'ils nous disent qu'il faut faire cela, nous sommes dans l'obligation de le faire. »
Et si demain cet homme devait voyager avec sa femme, il ne se poserait pas vraiment la question : « Je serais dans l'obligation de lui dire de mettre le voile. Le gouvernement n'a pas les moyens de nous protéger, déplore-t-il. Et s'il ne peut pas nous protéger, je suis dans l'obligation d'accepter les exigences des terroristes et de demander à ma femme de s'habiller avec ça. » Et de conclure avec colère, tristesse et résignation : « Je n'aime pas ça, mais nous n'avons pas le choix. Parce que si je ne le fais pas, je mets sa vie en danger ».
Des centaines de villages, notamment dans le centre du Mali, vivent déjà sous le joug du Jnim. Parce que l'armée malienne n'a pas les moyens de les sécuriser, et afin de pouvoir cultiver leurs champs ou faire paître leurs animaux sans subir d'attaques, ces villages se sont résignés ces dernières années à conclure des accords locaux avec les jihadistes. Les habitants sont, dès lors, contraints de se soumettre aux règles du Jnim : port du voile pour les femmes, pantalon court pour les hommes, suppression de l'école publique, imposition de certaines pratiques religieuses - manière de prier par exemple...
En ce qui concerne les nouvelles règles annoncées vendredi 17 octobre par le Jnim pour les routes maliennes, outre le port du voile pour les femmes, celui-ci exige des compagnie de transports qu'elles cessent toute collaboration avec les forces de sécurité. Enfin, en cas d'accident, celui qui aura écrasé un animal ou endommagé un véhicule devra dédommager la victime.
Depuis cette annonce, ni l'armée, ni les autorités politiques de la transition malienne n'ont commenté ces nouvelles règles que le Jnim entend imposer sur les routes du pays.
Les routiers maliens se mettent en grève
Dans une déclaration vidéo diffusée dans la soirée de ce dimanche 19 octobre, le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali (Synacor) annonce entrer immédiatement en grève illimitée. Selon son secrétaire général adjoint, Souleymane Koumaré, cette grève est instaurée à la suite des propos d'un membre du Conseil national de la transition (CNT, l'organe législatif de la Transition), Aboubacar Sidicki Fomba, qui a accusé les transporteurs de camions-citernes de complicité avec les jihadistes. Selon cet inconditionnel soutien des militaires au pouvoir, ceux-ci mettraient en scène de fausses pannes pour revendre du carburant aux jihadistes.
Des propos intolérables pour les transporteurs, parmi lesquels certains ont encore été tués vendredi 17 octobre lors de l'attaque d'un convoi près de la frontière ivoirienne. Ils entrent donc en grève à compter de ce dimanche, et ce alors que la pénurie d'essence frappe de nombreuses régions du Mali. À Bamako, les témoignages recueillis par RFI font état de files d'attente plus longues que jamais devant les rares stations encore ouvertes. La pénurie, qui ne concernait jusqu'ici que l'essence, touche désormais également le gasoil. Plus tard dans la soirée de dimanche, Aboubacar Sidiki Fomba a diffusé sur les réseaux sociaux une nouvelle vidéo dans laquelle il présente ses excuses aux routiers.
« Dieu est plus grand que les jihadistes »
Vendeuse de vêtements, elle voyage fréquemment pour son commerce. Elle explique être croyante mais ne porte le voile que pour la prière, jamais au dehors. Et les nouvelles règles édictées par le Jnim ne l'intimident apparemment pas. « Si l’armée nous avait réellement protégés, est-ce que nous serions dans cette situation ?, interroge-t-elle, désabusée. Mais je n'ai pas peur : Dieu est plus grand que les jihadistes. Je n'ai pas peur et je ne porterai pas le voile. »
« Dans l'obligation de le faire »
Pourtant, le risque est grand. Comme beaucoup d'autres, ce chef de famille estime pour sa part ne pas avoir vraiment le choix. « J'ai très peur, confie-t-il. S'ils nous disent qu'il faut faire cela, nous sommes dans l'obligation de le faire. »
Et si demain cet homme devait voyager avec sa femme, il ne se poserait pas vraiment la question : « Je serais dans l'obligation de lui dire de mettre le voile. Le gouvernement n'a pas les moyens de nous protéger, déplore-t-il. Et s'il ne peut pas nous protéger, je suis dans l'obligation d'accepter les exigences des terroristes et de demander à ma femme de s'habiller avec ça. » Et de conclure avec colère, tristesse et résignation : « Je n'aime pas ça, mais nous n'avons pas le choix. Parce que si je ne le fais pas, je mets sa vie en danger ».
Des centaines de villages, notamment dans le centre du Mali, vivent déjà sous le joug du Jnim. Parce que l'armée malienne n'a pas les moyens de les sécuriser, et afin de pouvoir cultiver leurs champs ou faire paître leurs animaux sans subir d'attaques, ces villages se sont résignés ces dernières années à conclure des accords locaux avec les jihadistes. Les habitants sont, dès lors, contraints de se soumettre aux règles du Jnim : port du voile pour les femmes, pantalon court pour les hommes, suppression de l'école publique, imposition de certaines pratiques religieuses - manière de prier par exemple...
En ce qui concerne les nouvelles règles annoncées vendredi 17 octobre par le Jnim pour les routes maliennes, outre le port du voile pour les femmes, celui-ci exige des compagnie de transports qu'elles cessent toute collaboration avec les forces de sécurité. Enfin, en cas d'accident, celui qui aura écrasé un animal ou endommagé un véhicule devra dédommager la victime.
Depuis cette annonce, ni l'armée, ni les autorités politiques de la transition malienne n'ont commenté ces nouvelles règles que le Jnim entend imposer sur les routes du pays.
Les routiers maliens se mettent en grève
Dans une déclaration vidéo diffusée dans la soirée de ce dimanche 19 octobre, le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali (Synacor) annonce entrer immédiatement en grève illimitée. Selon son secrétaire général adjoint, Souleymane Koumaré, cette grève est instaurée à la suite des propos d'un membre du Conseil national de la transition (CNT, l'organe législatif de la Transition), Aboubacar Sidicki Fomba, qui a accusé les transporteurs de camions-citernes de complicité avec les jihadistes. Selon cet inconditionnel soutien des militaires au pouvoir, ceux-ci mettraient en scène de fausses pannes pour revendre du carburant aux jihadistes.
Des propos intolérables pour les transporteurs, parmi lesquels certains ont encore été tués vendredi 17 octobre lors de l'attaque d'un convoi près de la frontière ivoirienne. Ils entrent donc en grève à compter de ce dimanche, et ce alors que la pénurie d'essence frappe de nombreuses régions du Mali. À Bamako, les témoignages recueillis par RFI font état de files d'attente plus longues que jamais devant les rares stations encore ouvertes. La pénurie, qui ne concernait jusqu'ici que l'essence, touche désormais également le gasoil. Plus tard dans la soirée de dimanche, Aboubacar Sidiki Fomba a diffusé sur les réseaux sociaux une nouvelle vidéo dans laquelle il présente ses excuses aux routiers.