L’influenceur Abdoulaye Cissé, plus connu sous le nom de “Sa Wolof”, est accusé d’avoir tenu des propos “gravement irrespectueux” à l’endroit de Seydil Hadji Malick Sy, fondateur de la communauté tidiane de Tivaouane, et de Papa Moukhtar Kébé, intellectuel et conférencier religieux.
Une vidéo jugée “offensante et décontextualisée”
Dans une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux, l’auteur aurait manipulé un extrait sonore d’un discours de Papa Moukhtar Kébé, sorti de son contexte, pour y ajouter des commentaires qualifiés “d’irrévérencieux”.
Le Cadre dénonce également une interpellation indécente de la mémoire de Seydil Hadji Malick Sy, disparu en 1922, dont l’héritage spirituel et intellectuel demeure central dans la tradition tidiane.
“Ces attaques constituent une atteinte grave à la dignité, à la mémoire et à l’autorité morale des guides religieux”, lit-on dans le communiqué. Les signataires estiment que de tels propos participent d’une dynamique de désacralisation du religieux, une tendance inquiétante dans l’espace public sénégalais.
Dérives verbales et cohésion sociale menacée
Pour Wattu Sunu Diine, la liberté d’expression ne saurait justifier l’injure ou la profanation de symboles spirituels. “Les discours haineux et polarisants diffusés sur les plateformes numériques ciblent injustement des figures respectées, fragilisant la cohésion sociale et compromettant la paix civile”, souligne le texte.
S’il reconnaît que la culture wolof valorise l’autocritique et la parole libre, le Cadre regrette que cette tradition soit détournée de sa finalité morale, pour devenir un outil d’hostilité entre confréries ou communautés. Il alerte aussi sur une possible instrumentalisation politique ou ethnique de ces discours dans un contexte national tendu.
Appel à la justice et à la régulation du numérique
Face à ce qu’il considère comme une dérive dangereuse, le Cadre exige le retrait immédiat de la vidéo et invite le procureur de la République à s’autosaisir pour engager des poursuites contre Abdoulaye Cissé.
Le communiqué interpelle également les plus hautes autorités de l’État, leur demandant de renforcer la protection légale de la mémoire des guides religieux, comparée à celle accordée au chef de l’État.
Le Cadre plaide par ailleurs pour une réforme législative visant la création d’une autorité indépendante de régulation des réseaux sociaux, afin de mieux encadrer les contenus portant atteinte à la dignité, à la religion et à la paix publique.
Un appel à la paix et au respect
Dans un ton apaisé, Wattu Sunu Diine conclut en réaffirmant son attachement à la foi, à la science et à la paix, suivant l’exemple de Seydil Hadji Malick Sy. Le collectif appelle l’ensemble des citoyens à préserver un climat de respect mutuel et de fraternité, au-delà des clivages confrériques.
“Porter atteinte à nos guides revient à saper les fondements de notre société”, rappelle le Cadre, qui voit dans cette affaire un test pour la résilience morale et spirituelle du Sénégal.