Selon les premiers témoignages recueillis par L’Observateur, c’est la première épouse de la victime qui a fait la macabre découverte. Après la prière de l’aube, inquiète de ne pas voir son mari descendre comme à son habitude, elle est montée à l’étage pour s’enquérir de sa situation. À sa grande stupeur, elle est tombée sur le corps inerte de Mbaye Sy, adossé contre le mur, un morceau de tissu légèrement noué autour du cou.
Sous le choc, la vieille dame a aussitôt alerté les voisins et les membres de la famille. Très vite, les gendarmes de Nguékhokh et les sapeurs-pompiers de Mbour ont été dépêchés sur les lieux.
Mais dès les premières constatations, plusieurs zones d’ombre ont attiré l’attention des enquêteurs et des témoins. En effet, la position du corps, ainsi que le nœud du tissu, attaché par l’extérieur de la fenêtre, rendent hautement improbable la thèse d’un suicide. D’autant plus que Mbaye Sy, décrit comme un homme de forte corpulence, aurait difficilement pu s’infliger la mort dans une telle position, avec un dispositif aussi précaire.
Les rumeurs d’un assassinat déguisé en suicide se multiplient donc à Nguékhokh. Plusieurs proches affirment que la victime vivait ces derniers temps dans une atmosphère d’insécurité. Selon des sources concordantes, il aurait été victime d’un cambriolage à main armée il y a peu, au cours duquel environ 3 millions de francs CFA lui auraient été dérobés.
Pour l’heure, le médecin légiste de l’hôpital de Mbour a effectué des prélèvements et l’autopsie devrait permettre d’en savoir plus sur les circonstances exactes du décès. La brigade de gendarmerie reste prudente et n’a pas encore confirmé la thèse du suicide.
Dans la localité, les habitants sont partagés entre incrédulité et colère. Beaucoup refusent de croire que cet ancien policier, connu pour sa rigueur et sa foi, ait pu mettre fin à ses jours de manière aussi troublante.
Mbaye Sy laisse derrière lui deux veuves et une fille unique, inconsolables face à cette disparition entourée de mystère.