Selon la victime, elle a d’abord remis 1,5 million FCFA au guérisseur, espérant en recevoir le double. Après un supposé « bain mystique », A. Sy lui aurait remis une valise qu’il prétendait remplie de billets de banque, tout en lui interdisant strictement de l’ouvrir, sous peine de cécité.
Plongée dans la peur et affirmant être sous l’emprise d’un envoûtement, la commerçante a poursuivi les versements, parfois pour de prétendues aumônes destinées à la prospérité de son commerce ou à la guérison de son enfant malade. Pour satisfaire les exigences financières du prévenu, elle reconnaît avoir détourné des fonds provenant de tontines qu’elle gérait, portant le préjudice total à 26 millions FCFA.
À la barre, A. Sy a partiellement contesté les accusations, tout en reconnaissant avoir perçu 17 millions FCFA. Il affirme avoir respecté sa part du contrat en soignant les trois enfants de la plaignante. Il a également admis avoir utilisé une partie des fonds pour acheter des bœufs et des chameaux destinés à des sacrifices, ainsi que pour l’acquisition d’un véhicule personnel.
De son côté, S. Seck est restée ferme dans ses déclarations :
« Il m’a envoûtée. Depuis ce bain, je lui donnais tout ce qu’il demandait sans réfléchir, et mes affaires n’ont jamais connu d’amélioration », a-t-elle confié au tribunal.
L’avocat de la partie civile, Me Sy, a dénoncé un comportement qu’il juge « dangereux pour la société » et a réclamé 35 millions FCFA à titre de dommages et intérêts.
Estimant les faits d’escroquerie et de charlatanisme suffisamment établis, le procureur de la République a requis une peine de deux ans de prison ferme. À l’inverse, la défense, assurée par Me Sène, a plaidé la relaxe au bénéfice du doute, évoquant l’insuffisance des preuves d’une manœuvre frauduleuse.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu le 02 janvier 2026.

