« C’est le coup de grâce… », confie un griot bien connu de Thiès. Selon lui, la plupart des cérémonies — mariages, baptêmes, hommages — sont l’occasion pour les griots de transmettre histoires, proverbes et valeurs culturelles, tout en gagnant leur vie. Avec cette interdiction, beaucoup redoutent de perdre leur source principale de revenus.
Les autorités, de leur côté, invoquent des raisons de sécurité et de gestion de l’espace public, notamment pour éviter les encombrements et garantir le bon déroulement de la circulation. Mais pour les professionnels du patrimoine immatériel, la mesure apparaît brutale et risque de fragiliser un secteur déjà précaire.
Certains griots appellent à un dialogue avec l’administration pour trouver des alternatives, telles que des espaces réservés ou des horaires précis pour les cérémonies, afin de concilier tradition et sécurité publique.
La question reste donc ouverte : comment protéger la mémoire et la culture tout en respectant les exigences modernes de sécurité et d’organisation urbaine ? Pour les griots de Thiès, l’heure est grave, et l’avenir de leurs pratiques traditionnelles semble plus incertain que jamais.