Au Sénégal, Nogaye Thiam, 23 ans, a été retrouvée morte dans sa chambre, au domicile de sa belle-famille à Thiès, la semaine dernière. C’est grâce à une vidéo postée par la sœur de la défunte que l’affaire est devenue publique. Depuis vendredi 21 novembre, 11 associations féministes ont saisi le procureur pour demander l’ouverture d’une enquête judiciaire et que les responsabilités soient établies.
« Comment ça se fait qu'une femme qui vit dans une maison avec ses belles-mères, avec ses belles-sœurs, soit décédée et que l'on ne découvre ça que 24 heures après ? » s'insurge Aminata Libain Mbengue, membre du collectif des féministes au Sénégal. « Comment cela est possible dans un pays où on nous dit qu'on vit en communauté, où on nous dit qu'on s'occupe des femmes, où on s'occupe des enfants ? »
Maladie cardiaque
Lundi 24 novembre, une autopsie a révélé que la jeune femme serait morte d’une maladie cardiaque. Mais pour Aminata Mbengue, le cas de Nogaye Thiam brise la loi du silence. « C'est beaucoup de témoignages de jeunes femmes sur les réseaux sociaux qui disent vivre dans un huis clos familial, avec des belles-mères maltraitantes, avec des maris irresponsables, avec une charge de travail incroyable… Ces femmes s'occupent de tout, du matin au soir ».
Les associations féministes appellent – une nouvelle fois – à renforcer les mécanismes de protection, mais aussi à réviser le Code de la famille qui fait de l’homme le seul chef de famille et participe ainsi à éclipser les femmes.
