Le marathon budgétaire 2026 a officiellement débuté à l’Assemblée nationale ce jeudi 6 novembre, marquant le lancement d’une série d’auditions ministérielles qui s’étendront jusqu’au 21 novembre. Chaque ministre y défendra les crédits alloués à son département devant la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, dans un contexte économique jugé délicat.
Cette session, très attendue, se tient alors que le pays fait face à un environnement budgétaire contraint et à la révélation d’une dette non déclarée héritée du précédent régime.
La première journée a été ouverte par Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget, accompagné de son collègue Abdourahmane Sarr, en charge de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Cheikh Diba a présenté un Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 qu’il qualifie de « rigoureux et ambitieux », aligné sur la vision du président Bassirou Diomaye Faye, qui projette un Sénégal souverain et prospère à l’horizon 2050.
Selon lui, ce budget traduit la volonté du gouvernement de passer d’une économie de résistance à une économie de performance. Il prévoit une réduction progressive du déficit budgétaire, estimé à 12 % du PIB en 2024, pour atteindre 5,37 % en 2026, avant de se stabiliser à 3 % en 2027, conformément aux exigences de l’UEMOA.
D’un montant global de 7 433,9 milliards FCFA de dépenses et 6 188,8 milliards FCFA de recettes, le PLF repose sur trois priorités majeures :
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rétablir les équilibres macroéconomiques,
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moderniser la gestion des finances publiques,
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et soutenir un développement inclusif et durable.
Les principaux axes d’investissement concernent l’éducation, la santé, la souveraineté alimentaire, la jeunesse, les infrastructures et la Casamance.
Parmi les projets phares annoncés :
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la construction ou réhabilitation de 400 établissements scolaires,
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la mise en place des universités de Matam et du Sénégal oriental,
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le recrutement de 2 500 agents de santé et la création de 35 structures sanitaires,
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la modernisation du transport avec la deuxième phase du TER et la rénovation de l’aéroport Blaise Diagne,
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ainsi qu’un programme d’insertion de 35 000 jeunes diplômés par an.
Un plan spécial pour la Casamance, estimé à près de 100 milliards FCFA, figure également parmi les priorités gouvernementales.
Le ministre a souligné la nécessité d’une meilleure collecte des recettes, d’une maîtrise de la masse salariale et d’un recours accru aux financements verts et concessionnels. Il a aussi évoqué plusieurs réformes structurelles, dont la digitalisation de la gestion budgétaire et la révision des codes fiscaux et douaniers.
Le budget de la Présidence connaîtra une augmentation notable, atteignant 204,5 milliards FCFA, en raison du rattachement de structures stratégiques telles que la DER, la SOGEPA et le FONSIS.
Cette session budgétaire intervient dans un cadre institutionnel rénové, marqué par la mise en œuvre de la loi organique n°10/2025, qui introduit notamment un Comité permanent d’évaluation des politiques publiques pour renforcer le contrôle parlementaire.
Le premier jour d’audition s’est achevé avec l’intervention du ministre des Forces armées, général Birame Diop. Le rythme restera soutenu, avec deux ministres entendus par jour, jusqu’à la clôture prévue le 21 novembre, avant le passage en séances plénières.
En conclusion, Cheikh Diba a rappelé que ce budget représente bien plus qu’un exercice comptable :
« En votant ce budget, vous validez un engagement national : celui de restaurer la confiance et de bâtir un avenir juste et solidaire. »

