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Sahel: un «nouveau front» jihadiste progresse vers les pays côtiers d'Afrique de l'ouest, selon une ONG


Rédigé le Samedi 13 Décembre 2025 à 10:11 | Lu 46 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Les violences terroristes s’étendent du Sahel vers les pays côtiers. C’est l’un des principaux constats de l’ONG Acled, qui recense les victimes des conflits à travers le monde, dans une étude publiée jeudi 11 décembre sur les crises à surveiller en 2026. L’organisation observe la consolidation d’un « nouveau front » dans les zones frontalières du Bénin, du Niger et du Nigeria, devenues stratégiques autant pour les groupes jihadistes sahéliens que nigérians.


Selon Acled, les groupes armés ont intensifié leurs opérations dans le centre du Sahel. Pour la seule année écoulée, plus de 10 000 morts ont été recensés au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Parallèlement, le Jnim – le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à el-Qaïda – et l’État islamique au Sahel ont étendu leurs activités vers les zones frontalières du nord du Bénin, du Niger et du Nigeria, où ils ont renforcé leur implantation.

Dans ce contexte, le nord du Bénin, frontalier du Burkina Faso, du Niger et du Nigeria, a connu « son année la plus meurtrière jamais enregistrée », avec une hausse de près de 70 % du nombre de décès par rapport aux onze premiers mois de 2024. Cette dégradation sécuritaire a notamment été marquée par l’attaque d’avril dernier dans le parc national W au nord du pays, durant laquelle plus de 50 soldats ont été tués. Le Jnim y a intensifié ses opérations transfrontalières depuis l’est du Burkina Faso.

La zone trifrontalière, « point névralgique du conflit »
Acled relève également une implantation désormais avérée des groupes sahéliens dans le nord-ouest et l’ouest du Nigeria. Cette convergence croissante entre jihadistes sahéliens et nigérians constitue un tournant : les théâtres d’opérations, autrefois distincts, fusionnent progressivement pour former un vaste espace de violence s’étendant du Mali jusqu’à l’ouest du Nigeria. La zone tri-frontalière est ainsi devenue un « point névralgique du conflit ».

Malgré des bilans humains comparables à ceux de 2024, Acled souligne une intensification des modes opératoires. Au Mali, une série d’attaques contre des convois de carburant à partir de septembre a provoqué un blocus économique, entraînant une flambée de violences dans les régions de Kayes, Sikasso et Ségou, à des niveaux inédits depuis le début du suivi statistique en 1997.

Enfin, le Jnim et l’État islamique au Sahel ont également accru leurs campagnes d’enlèvements, notamment contre des ressortissants étrangers. En 2025, Acled recense 22 kidnappings au Mali et huit au Niger.


Lat Soukabé Fall

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