
un Sénégal renversant, mais fragile
Une entame cauchemardesque
En encaissant deux buts en dix minutes, le Sénégal a montré des signes inquiétants de fébrilité. Défensivement, la charnière Koulibaly–Niakhaté a semblé hésitante, manquant d’agressivité et de coordination. Koulibaly, censé incarner la sérénité, a été en retard sur plusieurs interventions, laissant la RDC dicter le tempo d’entrée.
Cette entame ratée met en lumière un problème récurrent : le Sénégal a parfois du mal à entrer dans ses grands rendez-vous, concédant trop vite des situations dangereuses.
Le réveil par l’audace
Heureusement, la réaction a été rapide. L’équipe, portée par Ilimane Ndiaye, a su remettre de l’intensité et de la créativité dans le jeu. L’attaquant marseillais, en se positionnant entre les lignes, a constamment déstabilisé la défense congolaise. C’est lui qui a amené l’étincelle offensive, permettant à Pape Guèye de réduire le score.
Ce sursaut traduit une vraie force de caractère : malgré la claque initiale, les Lions n’ont pas sombré. Mieux, ils ont trouvé les ressources pour se battre jusqu’au bout.
Des leaders en retrait
Mais cette victoire laisse une ombre : certains cadres n’ont pas répondu présents.
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Sadio Mané, trop discret, n’a pas pris ses responsabilités dans les moments clés.
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Koulibaly, dépassé, a manqué de lucidité dans sa lecture du jeu.
Cela interroge : les “anciens” sont-ils en train de céder la place aux “nouveaux” ? Car ce sont des jeunes comme Ilimane, Pape Matar Sarr ou encore Cheikh Sabaly qui ont fait la différence.
Une profondeur de banc salvatrice
La victoire sénégalaise s’est jouée sur un détail : l’impact des remplaçants.
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Cheikh Sabaly, en une seule action, a fait ce que Mané n’a pas réussi à faire en 80 minutes : provoquer et délivrer une passe décisive.
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Pape Matar Sarr, entré à la 80e, a marqué le but de la victoire avec sang-froid.
Cela démontre que l’équipe dispose désormais d’une vraie profondeur de banc, capable de changer le cours d’un match.
Une victoire fondatrice ?
Au-delà du score, ce succès peut marquer un tournant. Le Sénégal a montré qu’il pouvait gagner à l’extérieur, dans un contexte hostile, même en étant mené 2-0. Mais il faudra vite corriger les erreurs défensives et clarifier les rôles offensifs.
L’impression générale reste contrastée : une équipe encore fragile, mais qui, grâce à sa jeunesse et son banc, a prouvé qu’elle avait les ressources pour viser haut dans ces éliminatoires.