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Ousmane Sonko plaide pour une refondation éthique et structurelle de l’État


Rédigé le Lundi 4 Août 2025 à 16:22 | Lu 28 fois Rédigé par


Lors d’une rencontre sur la réforme du service public, le Premier ministre Ousmane Sonko a exposé sa vision d’un État transformé, plus éthique, efficace et proche des citoyens.


 

Le Premier ministre Ousmane Sonko a mis en avant la nécessité d’une transformation structurelle de l’État, dans le cadre du Plan de redressement économique et social. Il s’exprimait lors d’une rencontre consacrée à la réforme du service public, qualifiée de « très importante » car touchant un pilier essentiel de l’action gouvernementale.

Dès l’ouverture de son intervention, il a tenu à élargir la définition du service public : « Ce n’est pas seulement l’administration classique. C’est toute activité d’intérêt général menée par ou sous le contrôle de l’État. » Pour lui, ce service constitue un lien essentiel entre les citoyens et la République.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur des priorités clés : l’accès à une alimentation suffisante, à des soins de santé, à une éducation de qualité, à des infrastructures fiables et à une protection sociale digne. Selon lui, améliorer ces secteurs revient à améliorer concrètement le quotidien des populations.

Tout en reconnaissant certains acquis, il invite à ne plus se contenter d’une comparaison avec les pays les moins avancés : « Nous sommes au-dessus de la moyenne en Afrique, mais comparons-nous à ceux qui nous précèdent. »

Ousmane Sonko a appelé à l’émergence d’une nouvelle culture administrative fondée sur l’éthique, la transparence, la performance et la responsabilité, en rupture avec les réflexes hérités de l’époque coloniale.

Il a également abordé la question de la corruption dans l’administration, qu’il considère comme un frein majeur au développement. Il reconnaît que « la majorité des agents sont intègres », mais alerte sur une tolérance croissante envers les dérives : « Quand un chauffeur paie pour passer la visite technique, ce sont 20 morts qu’on déplore plus tard sur la route. »

Le Premier ministre a aussi dénoncé l’enrichissement illicite dans la fonction publique : « On ne peut pas devenir milliardaire en étant fonctionnaire. Pourtant, ce phénomène s’est banalisé. » Il a pointé les fortes disparités de rémunération au sein de l’État, où certains directeurs généraux perçoivent des salaires largement supérieurs à celui du président de la République.

Dans une perspective de réforme durable, Ousmane Sonko a insisté sur plusieurs chantiers prioritaires : la refonte de la formation des agents publics, la moralisation de la vie publique – notamment par une loi sur la protection des lanceurs d’alerte –, et une amélioration des relations entre administration et citoyens.

Il a par ailleurs critiqué les pratiques de recrutement basées sur le clientélisme ou les relations familiales, au détriment des concours publics : « Depuis les années 2000, les concours sont devenus rares, au profit d’une frénésie de recrutements non fondés sur des critères objectifs. »

Enfin, le Premier ministre a appelé à une réforme en profondeur de la gestion des ressources humaines, à une communication publique plus dynamique, et à une lutte ferme contre les surfacturations, qu’il considère comme des fuites massives dans les finances de l’État.

À travers cette vision, Ousmane Sonko entend refonder l’administration publique sur des bases éthiques et performantes, pour faire du service public un levier essentiel de souveraineté et de développement.

aps