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Octobre rose : « Tout le monde n’a pas la chance de les garder »… Elles donnent leurs cheveux pour en faire des perruques


Rédigé le Mercredi 15 Octobre 2025 à 19:46 | Lu 46 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


A Rennes, des salariées ont accepté de se faire couper les cheveux sur leur lieu de travail dans le cadre du mois de sensibilisation au cancer du sein


Les petits cheveux tombent sur le carrelage de ce qui sert habituellement de salle de réunion. Eux ne seront pas gardés, car trop courts, trop petits. Seules les longues mèches d’au moins dix centimètres sont soigneusement conservées dans des enveloppes et mises de côté. « Je ne vais pas souvent chez le coiffeur. Alors là, ça me fait un peu bizarre », témoigne Alice. Salariée de MBA Mutuelle, cette responsable d’équipe vient de faire son premier don de cheveux, dans les locaux de son employeur. « Ça te va bien, je trouve », lui répond une collègue, comme pour la rassurer.

Toutes ont accepté de se couper les cheveux en vue d’en faire don à une association fabriquant des perruques pour les femmes atteintes de cancer. Une opération baptisée « Tous de mèche » organisée dans une trentaine d’entreprises de Rennes et Saint-Malo et qui prend chaque année en importance depuis son lancement il y a cinq ans.


Le principe est simple. Des coiffeurs bénévoles viennent dans des entreprises dans le but de récolter des cheveux dans le cadre d’octobre rose. Les longues mèches serviront à façonner des perruques par le biais de l’association Fake Hair Don’t Care. « Je le fais avec plaisir. On sait que le cancer peut toucher n’importe qui. Je participe pour que des femmes aient la possibilité d’avoir une perruque et qu’elles se sentent bien dans leur corps. Le visage, c’est quand même la première chose que l’on voit », poursuit Alice, délestée de vingt centimètres de cheveux bouclés noirs.

« Toucher aux cheveux, c’est toucher à leur féminité »
Cette perte, c’est bien plus qu’un simple effet secondaire lié à la chimiothérapie pour les personnes qui en sont victimes. Cette « alopécie », qui survient en général après deux ou trois semaines de traitement et peut aussi toucher les cils et les sourcils, affiche la malade aux yeux de tous. Selon l’institut national du cancer, elle est souvent citée en première place des effets négatifs des traitements contre le cancer. « Pour beaucoup de femmes, toucher aux cheveux, c’est toucher à leur féminité. C’est très compliqué de les perdre. Beaucoup n’osent plus se montrer », témoigne Fabien Rocton, en rangeant ses ciseaux. Ce coiffeur basé à Saint-Grégoire est venu bénévolement dans le but de collecter des cheveux. En échange de leur don, ces femmes se font coiffer gratuitement. « On a même eu des garçons qui sont venus ce matin », assure Charlotte Duchemin.


La responsable de la communication événementielle fait partie de celles qui ont organisé l’opération dans les murs de MBA Mutuelle. Ce lundi, elle aussi a accepté d’offrir dix centimètres de ses cheveux bouclés. « Quitte à se faire couper, autant que ça serve à de nobles causes. C’est un petit geste pour nous mais cela peut aider des femmes », explique l’organisatrice. Serait-elle prête à se raser la tête comme la Miss France Vaimalama Chaves l’a fait il y a quelques jours dans le cadre d’une campagne de sensibilisation au cancer du sein ? « Non, ça, je ne pourrai pas », reconnaît Charlotte Duchemin. Chacune des participantes que nous avons pu interroger nous a d’ailleurs dit la même chose. « Mes cheveux, j’y tiens et j’essaye d’en prendre soin. Je sais que tout le monde n’a pas la chance de les garder, donc j’essaye de participer à ma petite échelle », témoigne Alice.

Le problème, c’est que l’accessoire n’est pas à la portée de tous. L’Assurance maladie et la mutuelle peuvent prendre en charge jusqu’à 700 euros de frais pour les personnes malades ayant perdu leurs cheveux. Mais il arrive bien souvent que le prix des perruques dépasse les 1.000 voire 2.000 euros quand elles sont implantées avec des cheveux naturels. « C’est un moment déjà difficile pour les femmes. On essaie de leur apporter ce bien-être. Et surtout de leur rendre accessible. Il y a un coût mais il y a aussi de l’entretien », explique Marine Vincent.

Octobre rose : « Tout le monde n’a pas la chance de les garder »… Elles donnent leurs cheveux pour en faire des perruques


Lat Soukabé Fall

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