En pleine période de récoltes, le cultivateur Diégane Tine avait sollicité le soutien des jeunes du village pour l’aider au battage de sa paille d’arachide. Comme le veut la tradition, plusieurs générations se sont réunies dans son champ, formant un cercle autour des tas de foin et armées de barres de fer ou de râteaux.
L’activité, habituellement animée et collective, se déroulait dans une ambiance rythmée, entre poussière dense, bruit continu et mouvements coordonnés.
Selon les premiers éléments recueillis, c’est un différend mineur qui aurait déclenché l’incident.
Ablaye Ndione, l’un des participants, aurait égaré sa barre de fer dans le tas d’arachides. En tentant de la retrouver, il se serait disputé avec Souleymane Tine, situé à proximité.
Les deux jeunes, amis dans la vie quotidienne, se seraient brièvement accrochés. Pendant que les autres participants continuaient les mouvements de battage, Souleymane, toujours muni de sa barre de fer, aurait porté un coup violent à la tête d’Ablaye.
Certains témoins y voient un geste agressif.
Souleymane, lui, affirme qu’il s’agissait d’un accident provoqué par la poussière, qui l’aurait empêché de voir son camarade au moment du mouvement.
Grièvement blessé, Ablaye Ndione a été évacué sur une charrette jusqu’au poste de santé de Ndiaganiao. Le trajet, long et difficile, a ralenti la prise en charge.
Arrivé en état critique, le jeune homme a finalement succombé à ses blessures, plongeant le village dans la consternation.
L’annonce de son décès a mis fin aux travaux et provoqué une grande émotion dans la communauté, où les deux protagonistes étaient bien connus et appréciés.
Interpellé dans les heures qui ont suivi, Souleymane Tine a été placé en garde à vue puis déféré au parquet de Mbour pour meurtre.
Face aux enquêteurs, il reconnaît avoir frappé son ami, mais insiste sur le caractère involontaire du geste.
Les enquêteurs devront clarifier si le coup porté relevait d’un acte impulsif lié à la dispute ou d’un accident dramatique dans le contexte chaotique du battage.
