« Catherine sera une présidente pour nous tous, et elle sera ma présidente », a déclaré Heather Humphreys, candidate battue du parti de droite Fine Gael, sur la télévision publique RTE.
D’après les premières tendances, la victoire de Catherine Connolly serait largement majoritaire. Un peu plus de 3,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager les deux femmes. Si le scrutin est marqué par une forte abstention et un nombre record de bulletins nuls – certains porteurs de messages anti-immigration ou de soutien à la conservatrice Maria Steen, non qualifiée – la gauche s’impose sans trembler.
Catherine Connolly succédera ainsi à Michael Higgins, 84 ans, président depuis 2011. Le poste, essentiellement honorifique, s’inscrit dans un régime dominé par un gouvernement de coalition de droite.
Connue pour son franc-parler et sa maîtrise du gaélique, Catherine Connolly incarne une figure atypique de la vie politique irlandaise. Ancienne avocate, elle a été soutenue par plusieurs partis d’opposition, dont les Verts et le Sinn Fein, formation nationaliste longtemps considérée comme la vitrine politique de l’IRA.
Favorable à une unification de l’île d’Irlande, elle milite depuis des années pour une approche progressiste des questions sociales et internationales.
Sur le plan diplomatique, Connolly reste fidèle à la tradition de neutralité militaire de l’Irlande : elle s’est opposée à toute hausse du budget de la défense et défend le retrait du pays de toute dépendance envers l’Otan.
En septembre, elle avait réaffirmé sa condamnation de la guerre en Ukraine :
« Je n’ai jamais hésité. Un pays neutre comme le nôtre doit dénoncer tout abus de pouvoir, qu’il vienne de la Russie ou de l’Amérique. »
Un engagement fort pour la Palestine
Catherine Connolly est aussi connue pour son soutien constant à la cause palestinienne. Elle avait joué un rôle clé dans la reconnaissance officielle de l’État palestinien par l’Irlande en 2024.
Ce combat trouve un large écho dans la société irlandaise, où la cause palestinienne résonne avec la mémoire de l’occupation britannique.
Si la nouvelle présidente s’est récemment déclarée pro-européenne, certains de ses propos passés ont suscité le débat. En 2016, après le vote du Brexit, elle avait estimé que les électeurs britanniques avaient « exposé l’Union européenne pour ce qu’elle est ».
Membre de l’UE depuis 1973, l’Irlande demeure pourtant profondément attachée au projet européen.

