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Habib Sy reconnaît le coût élevé de l’électricité et promet des mesures pour améliorer le système Woyofal


Rédigé le Lundi 6 Octobre 2025 à 12:00 | Lu 50 fois Rédigé par


Le président du CA de la Senelec admet la cherté de l’électricité et les dysfonctionnements du Woyofal, annonçant des actions pour plus de transparence.


Habib Sy reconnaît le coût élevé de l’électricité et promet des mesures pour améliorer le système Woyofal

 

Habib Sy, président du conseil d’administration de la Senelec, a reconnu sans détour les critiques des consommateurs sénégalais. Invité de l’émission d’Omar Gningue, il a admis : « Quand tout le monde dit que le coût de l’électricité est cher, c’est cher. Je le reconnais. » Il a également reconnu l’existence de difficultés liées au système prépayé Woyofal, affirmant : « Quand tout le monde dit qu’il y a des problèmes sur le Woyofal, il y a des problèmes sur le Woyofal. »

Avec un tarif moyen de 127 francs CFA le kilowattheure, le Sénégal affiche un coût de l’électricité bien plus élevé que celui de la Côte d’Ivoire, estimé à 87 francs CFA. Habib Sy explique cette différence par les réalités énergétiques distinctes entre les deux pays.

Une réunion pour apaiser les tensions autour du Woyofal

Pour répondre aux inquiétudes, la Senelec prévoit une rencontre entre plusieurs acteurs : la direction générale, le ministère du Commerce (division de la métrologie), les associations de consommateurs, la société Exim (fournisseur des compteurs) et la Commission de régulation de l’électricité.
L’objectif est de mieux informer les usagers sur le fonctionnement du système Woyofal, souvent mal compris. Selon Habib Sy, un effort de pédagogie est nécessaire pour éviter les malentendus sur la facturation.

Des subventions massives mais un effet limité

Le président du CA a révélé que l’État a consacré 214 milliards de francs CFA à la subvention de l’électricité lors du dernier exercice, soit environ 90 000 francs par consommateur et par an. Sans cette aide, les prix auraient encore augmenté, souligne-t-il.

Sur un total de 2,3 millions d’abonnés, environ 1,7 million utilisent le système Woyofal, représentant 72 % des clients de la Senelec. Malgré cet important soutien financier, les plaintes sur les factures restent nombreuses.

Une production suffisante mais un coût de revient élevé

Habib Sy a précisé que la Senelec dispose d’une capacité de production de 1 950 mégawatts, suffisante pour répondre à la demande nationale. Le problème principal provient des coûts élevés du fuel lourd, des importations de matières premières, ainsi que des taxes et charges d’exploitation.

La société publique ne produit plus que 23 % de l’électricité nationale, le reste provenant de producteurs indépendants (IPP), dont une dizaine de centrales solaires. Si cette ouverture au privé a permis de stabiliser la production, la Senelec souhaite désormais renforcer sa propre capacité.

Le gaz, une solution à moyen terme

L’espoir d’une baisse durable des tarifs repose sur l’exploitation prochaine du gaz sénégalais. Le gouvernement prévoit d’en faire usage dès 2026, avec la conversion déjà amorcée de la centrale de Bel Air et la modernisation à venir d’autres sites.

« Si nous parvenons à cela, nous pourrons envisager une diminution des prix », a affirmé Habib Sy, évoquant les objectifs fixés : ramener le coût de l’électricité à 80 francs CFA en 2034, puis à 60 francs CFA à l’horizon 2050.

Le ministère de l’Énergie travaille également sur des subventions ciblées et sur le développement du gaz naturel liquéfié (GNL), actuellement exploité par une seule centrale. Combiné à l’énergie solaire, ce mix énergétique devrait progressivement alléger la facture des ménages.

Un engagement pour plus de transparence

Habib Sy reconnaît la légitimité du mécontentement des Sénégalais : « Les populations ont raison, l’électricité coûte cher, le Woyofal n’est pas très bien compris. »
Il s’est engagé, avec le conseil d’administration, à améliorer la communication, à clarifier le fonctionnement du système et à assurer une meilleure gestion des compteurs afin de sortir de cette situation « très difficile ».




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