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Est de la RDC: bras-de-fer entre Kinshasa et le groupe AFC/M23 autour des visas


Rédigé le Vendredi 3 Octobre 2025 à 13:26 | Lu 101 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Le groupe politico-militaire AFC/M23, qui administre des pans des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, a décrété que seuls les visas qu’il délivre aux ressortissants étrangers sont désormais valides. Cette décision ne concerne pas seulement les visas et traduit sa volonté d’imposer ses propres règles. Une mesure qui complique le travail des acteurs humanitaires et révèle un peu plus les ambitions du mouvement rebelle dans le jeu de pouvoir à l’est de la RDC.


Est de la RDC: bras-de-fer entre Kinshasa et le groupe AFC/M23 autour des visas

En République démocratique du Congo (RDC), l’AFC/M23 renforce l’administration parallèle qu’elle installe dans les zones qu’elle contrôle à l’est du pays. Selon une note que RFI a authentifiée, tout ressortissant étranger doit désormais obtenir un visa délivré par les autorités de ce groupe politico-militaire pour accéder à ces territoires. Les visas émis par Kinshasa, comme tout autre document de voyage, sont ainsi déclarés invalides.

Cela constitue un véritable bras de fer entre Kinshasa et l’AFC/M23. Le mouvement rebelle confirme : tout document délivré par Kinshasa à la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), à une ONG ou à un ressortissant étranger, est considéré comme nul et non avenu dans les zones qu’il contrôle.

Les humanitaires grandement concernés

L’AFC/M23 justifie cette décision au nom de ce qu’il appelle le principe de réciprocité. Depuis février 2025, Kinshasa a en effet annoncé qu’il ne reconnaît pas les documents émis par la Direction générale des migrations dans les territoires sous administration de l’AFC/M23. Mi-septembre, le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, l’a encore rappelé : toutes les décisions, y compris judiciaires, sont concernées.

 

Les conséquences sont lourdes pour les humanitaires. Un responsable d’ONG le reconnaît : « Ce n’est pas une situation facile. » Le ton se durcit depuis plusieurs semaines entre l’AFC/M23 et les acteurs humanitaires. Une réunion prévue le 9 septembre entre le groupe de travail sur l’accès humanitaire et le mouvement rebelle n’a pas eu lieu. Les ONG, déjà fragilisées par d’importantes coupes budgétaires, vont devoir payer doublement : à Kinshasa et dans l’espace contrôlé par l’AFC/M23. Elles pourraient aussi être contraintes de renégocier leurs exonérations pour certains produits. À la fin septembre, seulement 15 % du plan humanitaire était financé. Au-delà de l’argent, ce sont aussi du temps et de l’énergie perdus, déplore un acteur humanitaire : « Cela nous détourne de l’essentiel, notre travail humanitaire. »

Le bras de fer est clair : Kinshasa face face à l’AFC/M23, soutenu par Kigali, d’après plusieurs rapports de l’ONU. Un dirigeant du mouvement rebelle le dit à RFI : « Nous sommes le garant de la Nation dans la zone que nous contrôlons. 

 

 
 


Lat Soukabé Fall

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