Au total, près de 2,3 millions d’électeurs sont appelés à voter entre 5h et 17h TU. Le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, brigue un troisième mandat consécutif, face à six adversaires déclarés.
Des dysfonctionnements dès l’ouverture
Dans le quartier populaire du PK5, à l’école primaire Gbaya-Doumbia, les files d’attente étaient déjà longues à la mi-matinée. En cause : une erreur dans la distribution des bulletins législatifs, acheminés vers de mauvaises circonscriptions. Résultat, plusieurs bureaux sont restés momentanément à l’arrêt, suscitant l’agacement d’électeurs présents depuis l’aube.
Selon les constats effectués sur place, les retards ont varié d’une heure à près d’une heure quarante-cinq, compliquant l’organisation de ce scrutin particulièrement dense. Dans ce centre majeur, 16 bureaux de vote accueillent chacun entre 450 et 500 électeurs, appelés à déposer quatre bulletins dans quatre urnes distinctes.
Un scrutin complexe et inédit
Ailleurs dans la capitale, notamment au lycée Barthélemy Boganda, autre centre stratégique, les opérations ont également démarré avec retard. La mise en place logistique s’est révélée longue : affichage des listes électorales, installation de quatre urnes par bureau, chacune identifiée par une couleur spécifique.
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Rouge pour la présidentielle
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Bleu pour les législatives
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Blanc pour les régionales
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Gris pour les municipales
Si l’organisation a fini par se stabiliser en milieu de matinée, de nombreux électeurs ont reconnu avoir eu des difficultés à s’orienter entre les différents bulletins et à retrouver leurs noms sur les listes.
Participation timide en matinée
Dans plusieurs quartiers du premier arrondissement, notamment à l’école Lakouanga, à la mairie centrale et au lycée technique, l’affluence est restée faible durant la matinée. Les observateurs notent une participation encore timide, malgré une atmosphère calme et sécurisée.
Certains citoyens ont choisi de se rendre d’abord à l’église, retardant leur passage dans les bureaux de vote. Les responsables des centres électoraux espèrent toutefois une hausse de la participation entre 11h et 12h.
Une capitale au ralenti, sous haute sécurité
Comme lors de précédents scrutins, Bangui tourne au ralenti : commerces fermés, circulation réduite, débits de boissons à l’arrêt. Les frontières terrestres, aériennes et fluviales sont également fermées durant le week-end, conformément aux mesures sécuritaires en vigueur.
Jusqu’à présent, aucun incident majeur n’a été signalé. La sécurité des bureaux est assurée par les forces de sécurité intérieure, avec l’appui des Casques bleus de la Minusca, déployés sur l’ensemble du territoire.
Un scrutin à forts enjeux politiques
Faustin-Archange Touadéra affronte notamment deux figures de l’opposition : les anciens Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra. L’objectif du président sortant est clair : s’imposer dès le premier tour, avec une large avance.
Ses opposants, eux, cherchent à empêcher une victoire immédiate, tout en exprimant de sérieux doutes sur la transparence du processus électoral. La plateforme d’opposition BRDC a d’ailleurs appelé au boycott, faisant du taux de participation l’un des indicateurs clés de ce scrutin.
Enfin, si la situation sécuritaire s’est améliorée dans plusieurs zones, la présence persistante de groupes armés dans certaines régions périphériques reste une source de préoccupation pour la suite des opérations électorales.

