Les habitants de Diamel, village de la commune de Matam, redoutent un nouveau débordement du fleuve Sénégal après la montée rapide de son niveau ces derniers jours. Ce village avait déjà subi de graves inondations en 2024.
À Soubalo, quartier situé sur la rive gauche du fleuve, des sacs de sable ont été empilés pour servir de digue de fortune. Des actions solidaires s’organisent également pour soutenir les premières familles touchées par les pluies.
Les fortes précipitations récentes ont rendu impraticable la route reliant Diamel au Dandé Mayo via le pont du village. Charretiers et motocyclistes peinent à circuler, les passagers devant parfois descendre pour franchir les zones boueuses. Sur ce trajet, qui traverse une partie de la forêt classée de Diamel, la montée des eaux d’un bras du fleuve est visible des deux côtés du pont.
Dans le quartier Soubalo, l’eau se rapproche dangereusement des habitations, à moins de cinquante mètres de certaines concessions. La famille Dia, dont la maison est située près de la rive, a reconstruit son bâtiment détruit lors de la crue de 2024 et tente de protéger sa cour encore marquée par des eaux stagnantes verdâtres.
Salimata Dia témoigne : « Nous avons souffert l’année dernière et nous craignons le pire, car les eaux avancent vite. » Elle précise que les récentes pluies accompagnées de vents ont déjà causé des dégâts, notamment la chute des toilettes de la maison.
Des sacs de sable ont également été placés autour du poste de santé par la préfecture pour protéger son mur de clôture. La famille Dia, comme d’autres habitants, renforce sans cesse les sacs de terre autour de sa concession pour limiter l’avancée de l’eau.
Le chef du village, Adama Diaw, exprime sa vive inquiétude et demande la construction d’une véritable digue pour protéger Diamel. « Nous aidons actuellement les familles en creusant des tranchées pour détourner l’eau », explique-t-il, ajoutant qu’une réunion des habitants sera organisée pour élaborer des stratégies de protection.
Le village espère également l’appui de ses ressortissants établis à l’étranger ainsi que l’engagement des jeunes pour soutenir les sinistrés.
Lors des inondations de 2024, Diamel avait été submergé par les eaux, rendant le pont impraticable. Des élèves du village inscrits au lycée Fadel Kane de Matam avaient dû se rendre en pirogue à l’école, un dispositif encadré par la mairie qui avait loué deux embarcations motorisées pour assurer leur sécurité.
aps