L’ancien président est condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État, après que 3 juges sur 5 se sont mis d’accord pour le prononcer coupable
L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro est plus proche que jamais d’une peine de prison : une majorité de ses juges a voté jeudi pour le condamner pour tentative de coup d’Etat, malgré les pressions de Donald Trump en sa faveur.
« Ça ressemble vraiment à ce qu'ils ont essayé de faire avec moi »
« C'est très surprenant que ça puisse arriver. Ça ressemble vraiment à ce qu'ils ont essayé de faire avec moi », a accusé le président américain lors d'un échange avec la presse, en référence à ses propres déboires judiciaires passés. « Je l'ai connu comme président du Brésil. C'était un homme bien », a ajouté Donald Trump.
Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à son procès, M. Bolsonaro n’était pas présent aux audiences, en raison de sa santé selon sa défense.
Chef d’une « organisation criminelle »
Avec un score de 3 à 1 après le vote de la juge Carmen Lucia, la Cour suprême a formé la majorité requise pour condamner l’ancien chef de l’État (2019-2022). Le septuagénaire risquait jusqu’à 43 ans de prison.
Accusé d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » malgré sa défaite face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors de l’élection de 2022, Jair Bolsonaro clame son innocence.
Le procès divise fortement une opinion ultra-polarisée, y compris dans la capitale. Pour Germano Cavalcante, ingénieur civil de 60 ans, « ce procès n’est pas juste ». « Il est plus politique que judiciaire », estime-t-il. A l’inverse, Ana Karla Oliveira, 21 ans, analyste système, se dit « absolument ravie ». « Je vais fêter cette condamnation », promet-elle, y voyant une « réparation historique ».
L’affaire Bolsonaro est aussi à l’origine d’une crise sans précédent entre la première puissance d’Amérique latine et les États-Unis. Dénonçant une « chasse aux sorcières » contre son allié d’extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50 % sur une part importante des exportations brésiliennes. La Maison-Blanche a d'ailleurs fait savoir dans la soirée de jeudi qu'elle répondrait « en conséquence » à cette condamnation.