Dans le cadre du projet « Santé en lumière », l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement a tenu, ce mardi 26 août 2025, un atelier consacré aux cancers, en particulier ceux touchant les femmes. Plusieurs spécialistes y ont présenté leurs analyses sur la situation.
Kanta Ka, oncologue radiothérapeute à l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye, a rappelé que, selon l’OMS, les cancers les plus fréquents chez les femmes sont ceux du col de l’utérus et du sein. Il évoque près de 2 millions de cas de cancer dépistés chaque année en Afrique, dont environ 660 000 pour le col de l’utérus. Malgré des avancées comme la gratuité de certains produits de chimiothérapie et la subvention partielle de la radiothérapie, le coût des soins reste élevé.
Le médecin insiste sur l’importance d’améliorer le diagnostic, souvent négligé au profit du seul traitement. Il appelle à former davantage de ressources humaines qualifiées, développer les laboratoires d’anatomopathologie, décentraliser la prise en charge et renforcer l’accès à l’imagerie pour le bilan d’extension. La radiothérapie, par exemple, n’est disponible qu’à Dakar et Touba, et bien qu’elle soit subventionnée à 150 000 F pour toutes les séances, elle demeure payante. Selon lui, « le cancer n’est pas une fatalité : un dépistage précoce et des structures adaptées permettent de guérir ».
De son côté, Mouhamadou Bachir Ba, également oncologue radiothérapeute à Dalal Jam, a dressé un état des lieux de la cancérologie au Sénégal. Il souligne que le cancer touche principalement les personnes âgées. Chaque année, moins de 12 000 nouveaux cas sont recensés dans le pays. Les cancers les plus fréquents sont le col de l’utérus (environ 2 000 cas), le sein (près de 1 800), suivis du foie, de la prostate et de l’estomac. En termes de mortalité, le cancer du sein, du col et du foie regroupent la majorité des décès liés à la maladie.