Dame Junior est poursuivi pour entrave à l’action de la police et recel de malfaiteurs, dans une affaire qui a provoqué une vive émotion au sein de l’opinion publique, notamment dans le milieu de la lutte sénégalaise. Le procureur de la République, Saliou Dicko, chef du parquet de Pikine-Guédiawaye, avait requis l’ouverture d’une information judiciaire, estimant les faits suffisamment graves pour nécessiter une instruction approfondie.
Les événements remontent au vendredi 12 décembre, aux environs du rond-point Dial Mbaye, à Guédiawaye. Ce jour-là, des éléments de la brigade de recherches (BR) de la sûreté urbaine effectuaient une patrouille de routine lorsqu’ils ont été alertés par une information signalant que des individus appartenant au cortège du lutteur Dame Junior s’en prenaient violemment à des passants.
Sur place, les policiers ont procédé à l’arrestation de deux suspects, identifiés comme S. Camara, tailleur, et A. Ba, plafonnier âgé de 25 ans, tous deux domiciliés à Wakhinane. Les deux hommes ont été interpellés en flagrant délit d’agression.
Alors que les forces de l’ordre tentaient de maîtriser la situation, le frère du lutteur Dame Junior se serait violemment opposé à l’interpellation des suspects. Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, il aurait brandit un couteau pour faire face aux policiers. Appuyé par plusieurs individus assimilés à un gang, il aurait opposé une résistance farouche aux éléments de la BR.
C’est dans ce climat de tension extrême que Dame Junior lui-même serait intervenu, contribuant à la confusion générale. Profitant de ce chaos, son frère a réussi à prendre la fuite, échappant momentanément aux forces de l’ordre.
L’affrontement a tourné au drame lorsqu’un agent de police, S. D., chef de la brigade de recherches de la sûreté urbaine de Guédiawaye, a été grièvement blessé à l’arme blanche au niveau de l’abdomen. Touché lors des heurts, il a été évacué d’urgence et interné à l’hôpital Roi Baudouin, où il a reçu des soins intensifs.
L’arme blanche utilisée lors de l’agression a été saisie et consignée par les enquêteurs pour les besoins de l’enquête. Les autorités policières ont immédiatement ouvert une procédure judiciaire afin d’identifier l’ensemble des responsabilités dans cette affaire.
Cette affaire judiciaire survient à un moment crucial de la carrière sportive de Dame Junior. Le lutteur était en effet dans les derniers préparatifs de son combat, prévu le dimanche 21 décembre à l’Arène nationale. Si sa mise en liberté sous contrôle judiciaire lui évite, pour l’instant, la détention préventive, l’évolution du dossier pourrait avoir des répercussions majeures sur sa participation à cette affiche très attendue.
L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ces violences, tandis que l’opinion publique et le monde de la lutte restent suspendus aux prochaines décisions de la justice.

