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Visite présidentielle en Casamance : routes dégradées, emploi des jeunes et pont Émile Badiane au cœur des attentes


Rédigé le Jeudi 18 Décembre 2025 à 14:29 | Lu 65 fois Rédigé par


À l’approche de la tournée économique du président Bassirou Diomaye Faye en Casamance, les populations de Ziguinchor expriment de fortes attentes liées aux infrastructures, à l’emploi des jeunes et à la mobilité.


 

À quelques jours de la visite du chef de l’État en Casamance, prévue du 20 au 25 décembre, de nombreux habitants de la région de Ziguinchor ont partagé leurs préoccupations, principalement axées sur l’état des infrastructures routières et la situation de l’emploi des jeunes.

L’annonce de ce déplacement a été faite par le président Bassirou Diomaye Faye lors du Conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2025. Cette tournée économique suscite de grands espoirs dans cette partie sud du pays, où les populations, les acteurs économiques et les responsables communautaires attendent des solutions concrètes aux difficultés persistantes.

Parmi les revendications les plus récurrentes figure la dégradation avancée du réseau routier. À Ziguinchor, plusieurs habitants pointent notamment l’axe reliant la capitale régionale au Cap Skirring. Matar Gaye déplore l’état très dégradé de cette route, devenue difficilement praticable.

Les professionnels du tourisme partagent ce constat. Pour Doudou Tamba, porte-parole du Collectif des acteurs touristiques de la destination Casamance, l’accessibilité terrestre de la région reste fortement limitée. Il cite les routes Cap Skirring–Ziguinchor, Oussouye–Elinkine et Bignona–Diouloulou, dont l’état oblige parfois les populations à intervenir elles-mêmes pour combler les nids-de-poule et réduire les risques d’accident.

À ces difficultés s’ajoutent les limites de la desserte maritime, qui repose sur un seul navire régulièrement immobilisé, selon M. Thiam. Celui-ci plaide pour un renforcement du transport aérien domestique et suggère le développement de liaisons combinées avec des hubs internationaux, notamment par l’extension de certaines lignes vers Cap Skirring.

Autre source d’inquiétude majeure : l’état du pont Émile Badiane, infrastructure stratégique reliant Ziguinchor au reste de la région. Âgé de 46 ans, l’ouvrage présente, selon plusieurs acteurs citoyens, des signes avancés de dégradation. El Hadji Kamara, président du collectif “L’Heure est Grave”, évoque des fissures, un effritement du béton, des armatures visibles et des vibrations anormales lors du passage de véhicules lourds. Il appelle l’État à accélérer les mécanismes devant conduire à sa reconstruction.

Le même appel est lancé par Madia Diop Sané, coordonnateur national du mouvement “Vision citoyenne”, qui insiste sur l’urgence d’agir. Ousmane Thiam, membre du collectif des transporteurs de Ziguinchor, estime pour sa part que la réalisation de ce pont doit être une priorité afin d’éviter des drames et de préserver les intérêts du Sénégal et de la sous-région.

Le président de la Fédération des associations religieuses et des communautés en Casamance, Chérif Cheikh Boun Chamsidine Aïdara, a également attiré l’attention sur la vétusté du pont Émile Badiane, qu’il considère comme un danger réel pour les usagers. Il voit par ailleurs dans cette visite présidentielle une occasion de relancer le Programme national de modernisation des foyers religieux en Casamance.

En Basse-Casamance, la route Bignona–Kafountine constitue une autre priorité pour les populations locales. Le maire de Kafountine, David Diatta, qualifie l’état de cet axe de “catastrophique” et estime que sa réhabilitation est devenue indispensable. Cette route joue un rôle central dans l’économie locale, notamment pour l’acheminement quotidien de produits halieutiques vers Ziguinchor, Dakar et la sous-région. L’édile évoque également la persistance de l’érosion côtière, malgré certains signaux encourageants des autorités.

La question de l’emploi des jeunes reste également au centre des préoccupations. À Ziguinchor, de nombreux jeunes dénoncent une situation économique difficile. Alassane Goudiaby, conducteur de moto “Jakarta”, appelle à la création d’emplois durables et évoque les difficultés rencontrées dans l’exercice quotidien de son activité. Pour Sidi Dramé, rencontré au rond-point Jean-Paul II, l’accès à l’emploi demeure la seule réponse viable à long terme.

Plusieurs habitants décrivent un contexte social tendu. Lamine Manga parle d’une situation “chaotique”, tandis qu’Amy Souaré, commerçante, souligne le manque d’infrastructures de base, l’insuffisance de l’éclairage public et l’ampleur du chômage.

À travers cette visite présidentielle, les populations de Ziguinchor espèrent des décisions fortes et des réponses concrètes. Infrastructures, mobilité, emploi et amélioration des conditions de vie figurent parmi les principaux chantiers sur lesquels le président Bassirou Diomaye Faye est attendu, dans une Casamance en quête de renouveau.




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