Cette fois, la faille est technique. De nombreux passages supposément censurés n’étaient en réalité que surlignés en noir. Il suffisait aux internautes de sélectionner l’ensemble du texte, de le copier puis de le coller dans un traitement de texte pour que les mots masqués réapparaissent instantanément. Dans d’autres cas, un simple réglage de la luminosité ou du contraste de l’écran permettait de distinguer le contenu dissimulé.
Des méthodes rudimentaires qui révèlent une erreur majeure dans le processus de caviardage.
Malgré l’ampleur du malaise, ces découvertes ne semblent pas apporter d’éléments nouveaux concernant les liens supposés entre Jeffrey Epstein et Donald Trump. Selon le porte-parole du ministère de la Justice, les erreurs de censure concerneraient essentiellement des comptes rendus de procès civils déjà connus, reproduits sans modification technique adéquate.
Jeffrey Epstein, richissime financier accusé de trafic sexuel de mineures, est rappelons-le mort en détention le 10 août 2019, officiellement par suicide, alors qu’il attendait son procès prévu pour juin 2020.
Les spécialistes du traitement documentaire le rappellent : pour qu’un texte soit véritablement censuré, il ne suffit pas de recouvrir des mots d’un bloc noir visible. Il est impératif d’« aplatir » le document, c’est-à-dire de supprimer définitivement le texte d’origine et ses métadonnées, afin d’empêcher toute récupération ultérieure.
Une précaution manifestement négligée dans plusieurs fichiers des Epstein Files, aujourd’hui accessibles au public.
Dans ce contexte explosif, Donald Trump a choisi l’offensive. Sur sa plateforme Truth Social, le président américain a appelé le ministère de la Justice à « couvrir de honte » les démocrates qu’il accuse d’avoir collaboré avec Jeffrey Epstein. Il affirme que plus d’un million de documents supplémentaires ont été découverts et dénonce ce qu’il qualifie de « supercherie orchestrée par les démocrates ».
« Ce sont les démocrates qui ont collaboré avec Epstein, pas les républicains. Qu’on publie tous leurs noms », a-t-il martelé, sans toutefois citer de personnes précises.
Pour Donald Trump, cette affaire serait avant tout une diversion politique visant à détourner l’attention des succès de son administration. « Encore une chasse aux sorcières », a-t-il conclu.

