L’épidémie de fièvre de la vallée du Rift prend une ampleur inquiétante dans le nord du Sénégal, particulièrement à Saint-Louis. Les autorités sanitaires font état de 20 cas confirmés, dont 8 décès, un bilan en hausse jugé « critique » par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, en visite ce dimanche dans la capitale du Nord.
Le chef de la cellule communication du ministère, Dr Amadou Sow, a confirmé la progression rapide de la maladie dans plusieurs districts sanitaires. Selon le ministre, c’est la première fois que le pays enregistre au moins neuf décès en une seule semaine, quasiment tous les districts de Saint-Louis étant touchés, sauf celui de Pété.
La fièvre de la vallée du Rift est une maladie virale hémorragique transmise par les moustiques ou le contact avec des animaux infectés. Face à la menace, les autorités ont déclenché des mesures d’urgence : prise en charge médicale des cas graves, pulvérisations intra-domiciliaires, saupoudrage dans les zones infectées et distribution de moustiquaires imprégnées en partenariat avec le Programme national de lutte contre le paludisme.
Dr Sy a salué l’implication des services de santé, de l’élevage, de l’environnement, ainsi que des structures hospitalières, tout en rappelant que la réussite de la riposte dépendra surtout de la mobilisation citoyenne. Il appelle les communautés à reconnaître les symptômes et à alerter rapidement.
Un appel urgent au don de sang a également été lancé afin de répondre aux besoins croissants des hôpitaux. En l’absence de centre spécialisé à Saint-Louis, trois lits de réanimation supplémentaires seront installés à l’hôpital régional, et la région de Louga pourrait être mobilisée pour désengorger les structures.
De son côté, le service régional d’hygiène prévoit d’élargir les pulvérisations à tous les domiciles concernés et dans un rayon de 100 mètres autour des foyers d’infection. Il invite les populations à protéger leurs aliments et animaux domestiques lors des opérations.