Thiesinfo

À Joal, dans le quartier de Mboudaye, une scène insoutenable a été découverte mardi soir : deux enfants talibés de 9 et 10 ans ont été retrouvés enchaînés dans un enclos à moutons, affamés et contraints de se nourrir d’aliments pour bétail.

L’affaire a éclaté dans la nuit du 23 juillet 2025, à la suite d’un signalement anonyme. Un riverain, alerté par des cris et une odeur insupportable provenant du daara de Gora F., a discrètement prévenu la Brigade de gendarmerie de Joal vers 22 heures. Les gendarmes, dépêchés sur les lieux, découvrent une scène révoltante : les deux garçons, affaiblis, sont enchaînés à même le sol, dans un enclos sale, au milieu des animaux.

Les victimes sont immédiatement libérées et transférées en urgence à la pédiatrie du centre de santé de Joal. Le maître coranique Gora F. est arrêté et placé en garde à vue.

Interrogé par les enquêteurs, Gora F. reconnaît les faits, tentant de les justifier par des raisons disciplinaires : les enfants auraient fugué. Une version contredite par les jeunes talibés, qui affirment qu’ils ont été enfermés depuis le début juin pour avoir échoué à rapporter les 300 FCFA quotidiens exigés. Ils déclarent avoir subi des coups avant d’être enchaînés et privés de nourriture, au point de devoir consommer les aliments destinés aux moutons.

Pris en charge par les services sociaux, les enfants reçoivent actuellement un accompagnement médical et psychologique. Gora F., quant à lui, a été déféré jeudi au parquet de Mbour pour maltraitance et séquestration sur mineurs.

Vingt-quatre heures après la découverte du corps sans vie de Serigne Issa Touré au fond d’un puits, la consternation a cédé la place à une colère grandissante. Talibés, proches et partisans du défunt marabout ont afflué en nombre vers le lieu du drame, un champ sablonneux désormais marqué du sceau du soupçon. Tous sont unanimes : Serigne Issa Touré n’a pas pu se suicider.

Une foule en quête de réponses

Le jeudi matin, une affluence inhabituelle a troublé la quiétude de ce hameau isolé. Des fidèles venus de Gorom 2, Thiaroye, Dakar, Bambilor ou encore de villages environnants se sont rassemblés autour du puits, devenu le symbole de leur douleur. Certains pleurent, d’autres prient, mais tous exigent la vérité.

Des témoignages s’opposent, mêlant récits de foi et spéculations sur les circonstances exactes de la mort du marabout. Le climat est tendu, alimenté par les accusations portées contre Serigne Issa Touré avant sa disparition.

Le suicide contesté, la thèse de l’assassinat privilégiée

Bien qu’il ait laissé un message jugé ambigu avant de disparaître le 3 juin, la majorité de ses disciples rejette catégoriquement l’idée d’un suicide.

« À son âge, il n’aurait jamais pu se jeter dans un puits de plus de cinq mètres. C’est un meurtre déguisé », déclare l’Imam Fall, très ému.

Plusieurs fidèles présents lors de l’exhumation affirment que le corps semblait relativement intact, malgré les 22 jours écoulés depuis la disparition. Une incohérence selon eux, qui conforterait la piste d’un décès récent et donc d’une mise en scène.

Inhumation nocturne et exhumation judiciaire

Autre source de méfiance : l’enterrement précipité du corps, effectué le soir même de la découverte, à un kilomètre du puits. Ce choix, justifié par l’état supposé de la dépouille, a indigné les proches et alimenté les suspicions.

Face à la pression populaire, le procureur Cheikh Diakhompa a ordonné l’exhumation pour autopsie, supervisée par les pompiers en présence de disciples. Le corps a été transféré à la morgue de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, en attendant les conclusions des médecins légistes.

Soupçons et volonté de réhabilitation

Ce drame survient dans un contexte déjà tendu. Serigne Issa Touré était accusé d’actes contre-nature et de détournement de mineurs peu avant sa disparition. Pour certains, ces allégations étaient fondées. Pour d'autres, il s’agissait d’un complot destiné à le discréditer.

« Il a enseigné le Coran toute sa vie. Il n’aurait jamais pu faire cela », affirme un chauffeur de taxi, en réponse à une commerçante exprimant sa déception.

Une communauté soudée autour de son guide

Malgré les doutes et les divergences, la communauté de Serigne Issa Touré réclame aujourd’hui justice. Dans leurs chants, dans leurs prières, le mot « vérité » résonne comme un cri de ralliement. Leur conviction est claire : leur marabout a été victime d’un acte criminel, et ils n’auront de cesse de le prouver.

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Le président de la République a réaffirmé son engagement en faveur d’un accès équitable et durable à l’eau potable pour l’ensemble des Sénégalais, en mettant un accent particulier sur les zones rurales encore sous-équipées.

Saluant la récente signature d’un partenariat public-privé avec le groupe saoudien Aqua Power pour la construction d’une usine de dessalement sur la Grande Côte, il a qualifié ce projet de stratégique pour la souveraineté hydraulique du pays. Toutefois, il a souligné que l’urgence résidait dans l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones les plus vulnérables.

Le chef de l’État a appelé le gouvernement à accélérer les actions concrètes dans ces localités, estimant que l’accès universel à l’eau ne pourra être atteint sans une politique inclusive et déterminée.

Il a également demandé aux ministères concernés de finaliser, d’ici la fin de l’année 2025, le processus législatif portant création d’une autorité de régulation du secteur de l’eau. Cette instance devra assurer une gouvernance transparente, garantir l’équité d’accès aux ressources hydrauliques, et encadrer les investissements publics et privés dans ce domaine crucial.

Félicitant le gouvernement pour sa gestion des projets d’infrastructures hydrauliques, le président a réitéré son appel à une gestion durable, équitable et souveraine de l’eau, ressource vitale pour le développement économique et social du Sénégal.

 

Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi, plusieurs décisions de nomination ont été prises dans différents ministères. Voici la liste complète des personnalités nommées :

Ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique

• Le Colonel Momar Sow, Conservateur des Parcs nationaux, est désigné Directeur des Aires marines communautaires protégées. Il succède au Colonel Mamadou Sidibé.

Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique

• Abdoul Aziz Zoumarou, spécialiste en gestion de projets internationaux et en innovation technologique, est nommé Président du Conseil d’Administration de Télédiffusion du Sénégal (TDS), en remplacement de El Hadji Ibrahima Ndiaye.

Ministère de la Santé et de l’Action sociale

• Alassane Diallo, expert en finances, prend la direction de l’Administration générale et de l’Équipement. Il remplace Ousseynou Ngom.

Ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions

• Ramatoulaye Niang, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, est nommée Directrice générale du Travail et de la Sécurité sociale.

• Mouhamed Mactar Loum, également Inspecteur du Travail, devient Directeur des Relations de Travail et des Organisations Professionnelles.

Ministère de l’Éducation nationale

• Papa Malick Ndao, Administrateur civil principal, est nommé Secrétaire général du ministère en remplacement de Khady Diop Mbodj, partie à la retraite.

• Omar Ba, Conseiller des Affaires étrangères, est désigné Secrétaire général de l’Institut Islamique de Dakar.

Ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire

• Ndèye Dèguène Sow, Administrateur civil, est nommée Secrétaire générale du ministère, en remplacement de Gorgui Ndiaye.

• Amadou Tidiane Diallo, ingénieur agronome diplômé de l’ENSA de Thiès, devient Directeur général du FONAMIF, succédant à Nicole Olga Edith Mansis.

• Papa Layti Ndiaye, Conseiller en Planification, est désigné Président du Conseil de Surveillance du FDMI.

Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires

• Seydou Tounkara, greffier, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’ANEC, en remplacement de Samba Sall.

• Matar Ndao, ingénieur informatique, prend la direction générale de l’ANEC à la place de Aliou Ousmane Sall.

• Papa Alioune Diouf, inspecteur des impôts, est désigné Secrétaire général du ministère.

• Leyti Ndiaye, ingénieur territorial, devient Secrétaire général de l’ANAT, succédant à Ousmane Seck.

• Habib Kane, juriste, est nommé Président du Conseil d’Administration du Centre national de la fonction publique locale, en remplacement de Maatham Ba.

Le Commissariat d’arrondissement de Ndamatou/Touba a réussi un coup de filet important, mettant fin aux agissements d’un groupe de malfaiteurs particulièrement violents, spécialisés dans les embuscades nocturnes et les vols organisés avec moyen de transport.

Une agression brutale en juin

L’affaire remonte à la nuit du 22 juin 2025, lorsqu’un agent superviseur de l’opérateur téléphonique YAS, domicilié à Ndame (Touba), a été violemment attaqué vers 22 heures, alors qu’il rentrait chez lui.

Deux individus à moto l’ont intercepté, et l’un d’eux l’a violemment frappé à la machette avant de lui arracher sa sacoche. Le butin emporté comprenait :

• Plusieurs cartes SIM YAS

• Une carte d’identité nationale

• Une carte bancaire UBA

• Quatre téléphones (iPhone 13 Pro Max, iPhone 11 Pro, Redmi Note, Tecno)

• Une somme de 150 000 FCFA

Une traque fructueuse à Mbacké

Le 20 juillet, grâce à un renseignement opérationnel, les enquêteurs sont parvenus à localiser l’un des suspects au rond-point de Mbacké. Interpellé par la Brigade de recherches, il a reconnu les faits en garde à vue, affirmant faire partie d’un groupe bien structuré opérant exclusivement de nuit.

Ses aveux ont permis l’arrestation de trois autres complices, dans le cadre d’une enquête élargie.

Des accusations graves

Les individus arrêtés sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation :

• Association de malfaiteurs

• Vol en réunion la nuit avec violence et moyen de transport

• Rébellion

• Violences sur agent des forces de l’ordre

• Coups et blessures ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours

L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels autres membres du réseau et de retrouver tous les complices.


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Dakar se prépare à devenir, en août 2025, le centre névralgique de la transformation agricole en Afrique. Le Sénégal accueillera le Africa Food Systems Forum (AFS Forum), considéré comme le plus grand rassemblement mondial dédié à l’agriculture et aux systèmes alimentaires.

Ce sommet d’envergure internationale réunira plus de 6 000 participants issus de plus de 90 pays, incluant des représentants de l’Union africaine, des agences onusiennes, des institutions internationales, du secteur privé, ainsi que des jeunes, des femmes, des chercheurs, des agriculteurs et des journalistes.

Placée sous le thème : « La jeunesse africaine : catalyseur de la collaboration, de l’innovation et de la mise en œuvre de la transformation des systèmes alimentaires du continent », cette édition 2025 du forum entend positionner les jeunes au cœur de la construction de systèmes alimentaires durables.

« Le forum de cette année servira de tremplin pour mobiliser les jeunes et les jeunes femmes d’Afrique, en tant que leaders, co-créateurs et acteurs de changement », a déclaré Amath Pathé, Directeur général du Africa Food Systems Forum.

Ce rendez-vous est présenté comme un moment historique : il s’agira du plus grand événement consacré aux systèmes alimentaires organisé sur le sol africain cette année. Il soulignera également le rôle croissant du Sénégal en tant que pôle d’innovation agricole en Afrique de l’Ouest, dans un contexte où près de 60 % de la population africaine est constituée de jeunes.

L’AFS Forum 2025 ambitionne de faire progresser l’agenda africain pour la transformation des systèmes alimentaires, en facilitant les échanges concrets, les partenariats stratégiques et les solutions innovantes.

aps

À Mbanane, village de la commune de Nabadji-Civol dans la région de Matam, une foule nombreuse s’est rassemblée pour accueillir Demba Hamady Sada Bâ, jeune berger peul, de retour après cinq années passées à parcourir la Mauritanie, le Mali et le nord du Sénégal à la recherche de pâturages pour son troupeau.

Ce type de transhumance porte un nom : « haga baali », terme qui désigne ces bergers nomades guidant leurs bêtes à travers les frontières pendant la saison sèche. Ces voyages, parfois longs de plusieurs années, prennent fin avec le retour de la saison des pluies, moment propice au retour sur les terres d’origine.

Considéré comme une figure emblématique dans les communautés pastorales peules, le haga baali incarne courage, attachement aux traditions et lien sacré avec le bétail. Son retour donne lieu à des célébrations dans toute la zone sylvopastorale. Mais cette fois-ci, l’accueil réservé à Demba a dépassé toutes les attentes.

Jamais Mbanane n’avait vu autant de monde. La gendarmerie a dû déployer des agents pour maintenir l’ordre dans le hameau. Des habitants venus de toute la région de Matam et même de Mauritanie se sont joints aux festivités. À l’entrée du village, un tableau à l’effigie du berger accueille les visiteurs, tandis que des vendeurs ambulants proposent eau, jus, cartes SIM, et même des t-shirts et photos de Demba, vendus entre 500 et 3 000 francs CFA.

Mbanane s’est transformé, le temps d’une journée, en un véritable marché. Bus et minicars ont déversé les curieux, attirés par le phénomène amplifié sur TikTok. Des vidéos montrant Demba acclamé dans plusieurs localités ont circulé massivement.

Le village d’ordinaire paisible, rythmée par les bêlements et meuglements, a vibré au son des chants et des louanges. Sous une grande tente, des artistes se sont succédé au micro pour rendre hommage au haga baali.

L’attente fut longue. Des rumeurs circulaient sur son arrivée imminente, certains disant qu’il approchait d’Alana ou Thiankone, d'autres évoquant une exigence de sécurité renforcée avant son entrée. La gendarmerie a même fait un aller-retour pour évaluer la situation.

Puis, enfin, vers 14h, l’annonce tombe : Demba arrive. La foule se précipite à sa rencontre. Malgré l’agitation, les forces de l’ordre, aidées par des civils, parviennent à canaliser les mouvements. Escorté par deux anciens et des éléments de la gendarmerie, le berger s’avance, son troupeau à l’arrière. Vêtu d’habits colorés, casquette sur la tête, il rejoint le domicile de ses parents où l’attendent ses proches, dont sa femme et son enfant.

« Je n’ai jamais vu un tel accueil de ma vie », confie un berger venu de Saré Liw. Pour un autre, arrivé de Ranérou à moto, cet accueil dépasse l’imagination : « C’est inédit chez les Peuls ».

Demba, quant à lui, exprime sa fierté : « J’ai passé cinq années dans la brousse, entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, à la recherche de pâturages et à vivre selon le pulaagu [valeurs peules] ». Il ajoute : « Je suis fils d’éleveur, je suis peul, c’est pourquoi j’ai entrepris ce long voyage. »

Pour l’économiste Aliou Hamady Bâ, le phénomène Demba Hamady Sada Bâ renvoie à un imaginaire collectif ancré dans les traditions : « Nos codes ont évolué, mais nous portons encore l’idéal d’une société pastorale libre et forte, à travers des récits que certains voyaient comme des mythes. »

aps

La lutte contre le trafic de drogue se poursuit intensément à l’intérieur du pays. Le mardi 22 juillet 2025, la compagnie de Gendarmerie de Thiès a procédé à la saisie d’une importante cargaison de chanvre indien, dissimulée dans un véhicule tout-terrain.

Un contrôle routinier qui vire à la découverte

L’intervention s’est déroulée près du chantier du Centre National d’Entraînement des Forces d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (CNEFIGN). En patrouille dans la zone, les gendarmes ont repéré un véhicule 4x4 au comportement suspect. À la vue des forces de l’ordre, les occupants ont abandonné leur véhicule et pris la fuite à pied.

Un ratissage coordonné et efficace

Une opération de ratissage a immédiatement été lancée, mobilisant la brigade de Notto Diobass et l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) de Thiès. Les recherches ont permis la découverte de quatre sacs contenant au total 92 paquets de chanvre indien.

Un comportement suspect dès le péage

Selon les premières informations, le véhicule en question avait déjà attiré l’attention des forces de sécurité en forçant un poste de péage quelques heures plus tôt, avant de prendre la direction de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD).

L’enquête se poursuit

Le véhicule et la marchandise saisie ont été transférés à l’unité compétente pour les besoins de l’enquête. Les recherches sont en cours pour identifier les auteurs en fuite.

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