Selon les faits, les éléments du commissariat spécial de Touba avaient été alertés par les sapeurs-pompiers qui avaient découvert un corps sans vie dans le magasin de M. Sylla. La victime, un jeune homme d’une vingtaine d’années, présentait une grave plaie à la poitrine causée par une balle de fusil.
Interrogé par la police, Cheikh Sylla a expliqué avoir agi pour protéger son commerce. Vers 3 heures du matin, des malfaiteurs avaient défoncé la porte de son magasin. Il a alors ouvert le feu, touchant l’un des intrus à la poitrine. Ayant constaté le drame, il a alerté les sapeurs-pompiers avant de prendre la fuite, faute d’autorisation de port d’arme. Le fusil utilisé appartenait à son défunt père.
Devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel, Cheikh Sylla a maintenu sa version des faits. L’avocat général avait requis 20 ans de réclusion criminelle, tandis que l’avocat de la défense, Maître Serigne Diongue, plaidait la légitime défense : « Mon client n’a rien fait de mal, si ce n’est d’avoir courageusement défendu son bien au péril de sa vie. Nous sommes bien dans un cas de légitime défense », a-t-il insisté, dénonçant la riposte disproportionnée du procureur.
Au terme du procès, la chambre criminelle a requalifié les charges initiales. Le meurtre a été transformé en « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et la détention illégale d’arme de 5ᵉ catégorie a également été retenue. Pour ces faits, C. Sylla a été condamné à deux ans de réclusion criminelle, peine déjà purgée en détention préventive, ce qui lui a permis de retrouver sa liberté.

