
Cette série d’événements se poursuivra en Guinée, en France, au Canada, en Gambie, en Casamance, avant de s’achever en apothéose au Théâtre national Daniel Sorano à Dakar.
Né le 13 janvier 1951 à Diourbel, Souleymane Faye, surnommé le Philosophe de la musique sénégalaise, a toujours eu une âme d’artiste. Enfant, il apprend la menuiserie auprès de son oncle, tout en passant ses soirées à écouter et à imiter James Brown, Otis Redding ou encore Johnny Hallyday.
Dans les années 1970, il se fait remarquer dans les salles de spectacle du pays, avant de rejoindre en 1985 le légendaire groupe Xalam comme parolier et chanteur. Le public découvre alors une voix singulière et des textes profonds à travers des titres devenus cultes comme “Dooley”, “Keurgui” ou “Xarit”.
Mêlant Afro-blues, mbalax, jazz et musique du monde, Souleymane Faye aborde des thèmes universels : l’amour, l’exil, la condition féminine, mais aussi l’espoir et la dignité humaine.
En 1988, après son départ de Xalam, il entame une carrière solo avec l’album “Fukki Juni”, enregistré avec le regretté Habib Faye. Ce disque fondateur révèle un artiste en quête de liberté musicale, que beaucoup comparent à Bob Dylan pour sa profondeur poétique et son refus de se conformer aux tendances.
Suivront les albums “Yeugouloma” et “Sogui”, où le poète-chanteur impose définitivement sa marque : un son dépouillé mais puissant, des textes ciselés, et une sensibilité rare.
Souleymane Faye multipliera ensuite les collaborations avec des artistes de divers horizons, tels que le duo français Antiquarks, Coumba Gawlo Seck, Jahman X-press, Soda Mama Fall ou Kiné Lam, notamment sur le morceau à succès “Arva”.
Cinquante ans après ses débuts, l’artiste continue de fasciner par sa capacité à transmettre l’émotion brute et à raconter la société sénégalaise à travers ses mélodies.
Souleymane Faye, plus que jamais, demeure le philosophe chantant d’un peuple qui se reconnaît dans ses mots et dans son humanité.