Il arrive des moments où le silence devient une faute. Lorsqu’une parole publique, diffusée sur une télévision nationale, se transforme en incitation au désespoir, à la fuite et à l’abandon collectif, elle appelle une réponse ferme, argumentée et responsable. L’émission animée récemment par Oustaz Modou Fall a suscité une onde de choc au sein de l’opinion sénégalaise. Le fait est dû non pas par audace intellectuelle ou par lucidité critique, mais par la violence symbolique et la dangerosité sociale de son discours à telle enseigne que l’autorité de régulation des médias devait s’autosaisir de cette affaire.
Affirmer que « rien ne marche au Sénégal », inviter les mères de famille à vendre leurs bijoux en or et à dilapider les économies issues des tontines pour financer le départ de leurs enfants vers l’Europe, présentée comme un Eldorado, revient à institutionnaliser le désespoir et à sacraliser la fuite. Plus grave encore, demander aux jeunes de ne pas écouter les autorités, sous prétexte que celles-ci « brasseraient des millions », sans nuance, sans analyse, sans proposition alternative, relève d’une irresponsabilité morale difficilement compatible avec le statut de prêcheur et d’enseignant religieux.
Or, le Prophète Muhammad (PSL), dans un hadith authentique rapporté par Al-Bukhari, enseigne : « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le bien et l’enseigne. »
Peut-on sérieusement soutenir que l’enseignement du bien consiste à pousser une jeunesse entière à quitter son pays, au péril de sa vie, de sa dignité et de l’équilibre de ses familles ?
Les paragraphes qui suivent se proposent de démontrer qu’au regard de l’éthique religieuse, ce discours est dangereux, erroné et indigne ; en plus d’être nocif pour notre jeunesse eu égard aux exigences patriotiques, souverainistes et progressistes. Car une vérité s’impose : nul autre que le peuple Sénégalais et sa jeunesse ne développeront le Sénégal.
De prime abord, cette prise de parole de Modou Fall prêcheur et animateur d’une émission religieuse à la Télévision Future Média (Tfm) est un discours en flagrante rupture avec l’éthique religieuse. Enseigner, en Islam, n’est jamais propager le désespoir. La parole religieuse est une amāna, un dépôt sacré, qui oblige à élever, orienter et responsabiliser, non à précipiter les consciences dans la fuite et la résignation.
Dans la tradition islamique, la parole n’est pas neutre. Elle engage celui qui la prononce et affecte profondément ceux qui la reçoivent. Être prêcheur, enseignant ou guide spirituel est une lourde charge morale. La Sunna prophétique est sans équivoque : enseigner le bien implique de construire l’espérance, de renforcer la patience (ṣabr), d’encourager l’effort et la responsabilité individuelle et collective. Le hadith rapporté par Al-Bukhari ne célèbre pas celui qui parle le plus fort, ni celui qui choque, encore moins celui qui désespère, mais celui qui enseigne le bien. Or, quel bien est transmis lorsqu’on explique à une jeunesse déjà fragilisée par le chômage et l’incertitude que son pays est une impasse définitive ? Quel bien est enseigné lorsqu’on suggère à des mères de sacrifier leurs derniers biens, fruits d’années de solidarité communautaire, pour financer une aventure migratoire incertaine ?
L’histoire religieuse du Sénégal offre pourtant des repères clairs. Cheikh Ahmadou Bamba, dans un contexte colonial autrement plus oppressant, n’a jamais prêché la fuite. El Hadj Malick Sy n’a jamais enseigné le renoncement à la terre natale. Les grandes figures spirituelles sénégalaises ont toujours appelé à l’enracinement, à l’effort, au travail et à la transformation intérieure et sociale, comme nous y invitent les autorités actuelles. Leur message est exigeant, parfois austère, mais jamais nihiliste.
En rompant avec cette tradition, le discours d’Oustaz Modou Fall s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation morale. Il substitue à la pédagogie prophétique une rhétorique de l’émotion brute, où l’indignation tient lieu d’analyse et où la fuite est présentée comme solution ultime. Une telle posture est indubitablement contraire à l’éthique islamique de la responsabilité.
Deuxio, le mythe de l’Europe salvatrice est une erreur tragique et socialement dangereuse. Présenter l’Europe comme un Eldorado accessible par le sacrifice familial et la débrouille migratoire, sans évoquer les drames humains qu’elle charrie, revient à mentir par omission et à exposer une génération entière à des trajectoires d’exclusion.
Il est devenu presque banal, dans certains discours publics, de peindre l’Europe comme l’horizon naturel du salut individuel. Pourtant, malgré une expérience dans la vente à la sauvette sur des plages italiennes, avec un statut de « goulou » ou « daqaar » de 6 ans, Oustaz Fall semble n’en retenir aucun enseignement. Car, l’Europe réelle n’est pas celle des cartes postales ni des récits enjolivés sur les réseaux sociaux. C’est aussi celle des sans-papiers, des travailleurs surexploités, des centres de rétention, des humiliations quotidiennes et, trop souvent, des corps sans vie repêchés en Méditerranée.
Encourager les jeunes déserter leur pays sans réseau sécurisé, sans qualification reconnue, c’est les exposer à une violence systémique dont les conséquences psychologiques et sociales sont durables. C’est également faire peser sur les familles restées au Sénégal une pression financière et morale insoutenable, alimentée par l’illusion du « retour gagnant ».
Le plus inquiétant, dans le discours de l’ami de Pape Cheikh, n’est pas seulement la critique du contexte national (toute société démocratique a besoin de critiques) mais l’absence totale de mise en garde. Pas un mot sur les dangers de la traversée, pas une phrase sur la précarité juridique, pas une alerte sur les désillusions économiques. Ce silence n’est pas neutre ; il est coupable.
Par ailleurs, décrédibiliser l’État en bloc, en affirmant que « rien ne va plus », sans distinguer les secteurs, sans reconnaître les dynamiques en cours, sans proposer d’alternative structurée, revient à nourrir un sentiment d’abandon collectif. La critique devient alors destructrice, non parce qu’elle dénonce, mais parce qu’elle ne construit rien.
Un discours responsable aurait pu alerter sur les difficultés tout en appelant à l’organisation, à la formation, à l’entrepreneuriat, à l’engagement citoyen. Il aurait pu exiger des réformes, interpeller les autorités, mobiliser les consciences. À la place, il propose une solution unique : partir. C’est là que réside sa dangerosité sociale.
Tertio, cette prestation de Modou Fall, le conférencier international qui ne doit sa réussite qu’au soutien unique et exclusif de son père, demeure anti-souverainiste et anti-progressiste, puisqu’il semble ignorer que la jeunesse doit rester au cœur du projet national de transformation. Aucun pays ne se développe en organisant l’exode de sa jeunesse. La souveraineté réelle commence par la rétention, la formation et la mobilisation de ses forces vives. Cette inviter à partir ne fera qu’hypothéquer l’avenir collectif.
Le développement n’est pas une abstraction. Il repose sur des femmes et des hommes, sur leur énergie, leur créativité et leur capacité à transformer leur environnement. Tous les pays aujourd’hui cités en exemple ont, à un moment donné, retenu leur jeunesse, investi dans son potentiel et accepté les sacrifices nécessaires à une transformation de long terme.
Inviter les jeunes Sénégalais à quitter massivement le pays revient à affaiblir structurellement la nation. C’est priver l’économie du pays de sa main-d’œuvre, annihiler le dynamisme de la société et séparer la démocratie de sa relève. Un tel discours est fondamentalement anti-souverainiste, car il nie la capacité du pays à se transformer par ses propres forces.
Il est également anti-progressiste, car le progrès suppose l’engagement, la patience et l’innovation locale. Le progrès n’est jamais le fruit d’un abandon collectif. Les promesses politiques des autorités de la République peuvent et doivent être interrogées, y compris celles qui évoquent 2026 comme une année charnière. Mais, refuser l’attente ne signifie pas organiser la fuite. Cela signifie exiger des comptes, participer, proposer, construire.
Le paradoxe est frappant : se réclamer des grands érudits sénégalais tout en prônant l’exode massif. Ces érudits ont toujours prôné l’effort sur place, la transformation de soi et de la société, la dignité dans l’épreuve. Ils ont formé des disciples capables de résister, de produire et de transmettre. Jamais des fuyards.
La jeunesse sénégalaise n’est pas condamnée à l’errance. Elle est appelée à être l’architecte du Sénégal de demain. Encore faut-il que les leaders d’opinion, religieux, médiatiques ou politiques, cessent de la désarmer moralement par des discours de renoncement.
In fine, nous estimons que la jeunesse sénégalaise a besoin d’entendre une parole responsable et de suivre un patriotisme de l’action. Le Sénégal traverse des difficultés réelles. Les nier serait irresponsable. Mais, les amplifier jusqu’au désespoir, au point de faire de la fuite une norme, est tout aussi dangereux. La parole publique engage. La parole religieuse engage davantage encore. En incitant les jeunes à quitter leur pays comme unique horizon de salut, Modou Fall ne rend service ni à la jeunesse, ni aux familles, ni à la nation, ni même à l’éthique religieuse qu’il prétend incarner. Le meilleur enseignement n’est pas celui qui pousse à partir, mais celui qui donne les raisons, les outils et la dignité de rester et de construire. Le Sénégal ne se développera ni depuis les fonds marins de l’Atlantique, ni depuis les marges précaires des métropoles européennes. Il se développera par l’engagement conscient, critique et créatif de sa jeunesse sur son propre sol. Tout discours qui affaiblit cette conviction est, qu’on le veuille ou non, anti-patriotique, anti-souverainiste et anti-progressiste.
Lamine Aysa Fall NDIAYE
Inspecteur de l’Education et de la Formation
Consultant en Education et Formation
Email : lamineaysafall@lamineaysa.com
Affirmer que « rien ne marche au Sénégal », inviter les mères de famille à vendre leurs bijoux en or et à dilapider les économies issues des tontines pour financer le départ de leurs enfants vers l’Europe, présentée comme un Eldorado, revient à institutionnaliser le désespoir et à sacraliser la fuite. Plus grave encore, demander aux jeunes de ne pas écouter les autorités, sous prétexte que celles-ci « brasseraient des millions », sans nuance, sans analyse, sans proposition alternative, relève d’une irresponsabilité morale difficilement compatible avec le statut de prêcheur et d’enseignant religieux.
Or, le Prophète Muhammad (PSL), dans un hadith authentique rapporté par Al-Bukhari, enseigne : « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le bien et l’enseigne. »
Peut-on sérieusement soutenir que l’enseignement du bien consiste à pousser une jeunesse entière à quitter son pays, au péril de sa vie, de sa dignité et de l’équilibre de ses familles ?
Les paragraphes qui suivent se proposent de démontrer qu’au regard de l’éthique religieuse, ce discours est dangereux, erroné et indigne ; en plus d’être nocif pour notre jeunesse eu égard aux exigences patriotiques, souverainistes et progressistes. Car une vérité s’impose : nul autre que le peuple Sénégalais et sa jeunesse ne développeront le Sénégal.
De prime abord, cette prise de parole de Modou Fall prêcheur et animateur d’une émission religieuse à la Télévision Future Média (Tfm) est un discours en flagrante rupture avec l’éthique religieuse. Enseigner, en Islam, n’est jamais propager le désespoir. La parole religieuse est une amāna, un dépôt sacré, qui oblige à élever, orienter et responsabiliser, non à précipiter les consciences dans la fuite et la résignation.
Dans la tradition islamique, la parole n’est pas neutre. Elle engage celui qui la prononce et affecte profondément ceux qui la reçoivent. Être prêcheur, enseignant ou guide spirituel est une lourde charge morale. La Sunna prophétique est sans équivoque : enseigner le bien implique de construire l’espérance, de renforcer la patience (ṣabr), d’encourager l’effort et la responsabilité individuelle et collective. Le hadith rapporté par Al-Bukhari ne célèbre pas celui qui parle le plus fort, ni celui qui choque, encore moins celui qui désespère, mais celui qui enseigne le bien. Or, quel bien est transmis lorsqu’on explique à une jeunesse déjà fragilisée par le chômage et l’incertitude que son pays est une impasse définitive ? Quel bien est enseigné lorsqu’on suggère à des mères de sacrifier leurs derniers biens, fruits d’années de solidarité communautaire, pour financer une aventure migratoire incertaine ?
L’histoire religieuse du Sénégal offre pourtant des repères clairs. Cheikh Ahmadou Bamba, dans un contexte colonial autrement plus oppressant, n’a jamais prêché la fuite. El Hadj Malick Sy n’a jamais enseigné le renoncement à la terre natale. Les grandes figures spirituelles sénégalaises ont toujours appelé à l’enracinement, à l’effort, au travail et à la transformation intérieure et sociale, comme nous y invitent les autorités actuelles. Leur message est exigeant, parfois austère, mais jamais nihiliste.
En rompant avec cette tradition, le discours d’Oustaz Modou Fall s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation morale. Il substitue à la pédagogie prophétique une rhétorique de l’émotion brute, où l’indignation tient lieu d’analyse et où la fuite est présentée comme solution ultime. Une telle posture est indubitablement contraire à l’éthique islamique de la responsabilité.
Deuxio, le mythe de l’Europe salvatrice est une erreur tragique et socialement dangereuse. Présenter l’Europe comme un Eldorado accessible par le sacrifice familial et la débrouille migratoire, sans évoquer les drames humains qu’elle charrie, revient à mentir par omission et à exposer une génération entière à des trajectoires d’exclusion.
Il est devenu presque banal, dans certains discours publics, de peindre l’Europe comme l’horizon naturel du salut individuel. Pourtant, malgré une expérience dans la vente à la sauvette sur des plages italiennes, avec un statut de « goulou » ou « daqaar » de 6 ans, Oustaz Fall semble n’en retenir aucun enseignement. Car, l’Europe réelle n’est pas celle des cartes postales ni des récits enjolivés sur les réseaux sociaux. C’est aussi celle des sans-papiers, des travailleurs surexploités, des centres de rétention, des humiliations quotidiennes et, trop souvent, des corps sans vie repêchés en Méditerranée.
Encourager les jeunes déserter leur pays sans réseau sécurisé, sans qualification reconnue, c’est les exposer à une violence systémique dont les conséquences psychologiques et sociales sont durables. C’est également faire peser sur les familles restées au Sénégal une pression financière et morale insoutenable, alimentée par l’illusion du « retour gagnant ».
Le plus inquiétant, dans le discours de l’ami de Pape Cheikh, n’est pas seulement la critique du contexte national (toute société démocratique a besoin de critiques) mais l’absence totale de mise en garde. Pas un mot sur les dangers de la traversée, pas une phrase sur la précarité juridique, pas une alerte sur les désillusions économiques. Ce silence n’est pas neutre ; il est coupable.
Par ailleurs, décrédibiliser l’État en bloc, en affirmant que « rien ne va plus », sans distinguer les secteurs, sans reconnaître les dynamiques en cours, sans proposer d’alternative structurée, revient à nourrir un sentiment d’abandon collectif. La critique devient alors destructrice, non parce qu’elle dénonce, mais parce qu’elle ne construit rien.
Un discours responsable aurait pu alerter sur les difficultés tout en appelant à l’organisation, à la formation, à l’entrepreneuriat, à l’engagement citoyen. Il aurait pu exiger des réformes, interpeller les autorités, mobiliser les consciences. À la place, il propose une solution unique : partir. C’est là que réside sa dangerosité sociale.
Tertio, cette prestation de Modou Fall, le conférencier international qui ne doit sa réussite qu’au soutien unique et exclusif de son père, demeure anti-souverainiste et anti-progressiste, puisqu’il semble ignorer que la jeunesse doit rester au cœur du projet national de transformation. Aucun pays ne se développe en organisant l’exode de sa jeunesse. La souveraineté réelle commence par la rétention, la formation et la mobilisation de ses forces vives. Cette inviter à partir ne fera qu’hypothéquer l’avenir collectif.
Le développement n’est pas une abstraction. Il repose sur des femmes et des hommes, sur leur énergie, leur créativité et leur capacité à transformer leur environnement. Tous les pays aujourd’hui cités en exemple ont, à un moment donné, retenu leur jeunesse, investi dans son potentiel et accepté les sacrifices nécessaires à une transformation de long terme.
Inviter les jeunes Sénégalais à quitter massivement le pays revient à affaiblir structurellement la nation. C’est priver l’économie du pays de sa main-d’œuvre, annihiler le dynamisme de la société et séparer la démocratie de sa relève. Un tel discours est fondamentalement anti-souverainiste, car il nie la capacité du pays à se transformer par ses propres forces.
Il est également anti-progressiste, car le progrès suppose l’engagement, la patience et l’innovation locale. Le progrès n’est jamais le fruit d’un abandon collectif. Les promesses politiques des autorités de la République peuvent et doivent être interrogées, y compris celles qui évoquent 2026 comme une année charnière. Mais, refuser l’attente ne signifie pas organiser la fuite. Cela signifie exiger des comptes, participer, proposer, construire.
Le paradoxe est frappant : se réclamer des grands érudits sénégalais tout en prônant l’exode massif. Ces érudits ont toujours prôné l’effort sur place, la transformation de soi et de la société, la dignité dans l’épreuve. Ils ont formé des disciples capables de résister, de produire et de transmettre. Jamais des fuyards.
La jeunesse sénégalaise n’est pas condamnée à l’errance. Elle est appelée à être l’architecte du Sénégal de demain. Encore faut-il que les leaders d’opinion, religieux, médiatiques ou politiques, cessent de la désarmer moralement par des discours de renoncement.
In fine, nous estimons que la jeunesse sénégalaise a besoin d’entendre une parole responsable et de suivre un patriotisme de l’action. Le Sénégal traverse des difficultés réelles. Les nier serait irresponsable. Mais, les amplifier jusqu’au désespoir, au point de faire de la fuite une norme, est tout aussi dangereux. La parole publique engage. La parole religieuse engage davantage encore. En incitant les jeunes à quitter leur pays comme unique horizon de salut, Modou Fall ne rend service ni à la jeunesse, ni aux familles, ni à la nation, ni même à l’éthique religieuse qu’il prétend incarner. Le meilleur enseignement n’est pas celui qui pousse à partir, mais celui qui donne les raisons, les outils et la dignité de rester et de construire. Le Sénégal ne se développera ni depuis les fonds marins de l’Atlantique, ni depuis les marges précaires des métropoles européennes. Il se développera par l’engagement conscient, critique et créatif de sa jeunesse sur son propre sol. Tout discours qui affaiblit cette conviction est, qu’on le veuille ou non, anti-patriotique, anti-souverainiste et anti-progressiste.
Lamine Aysa Fall NDIAYE
Inspecteur de l’Education et de la Formation
Consultant en Education et Formation
Email : lamineaysafall@lamineaysa.com

