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La France doit «accepter de perdre ses enfants»: les propos du chef d'état-major des armées font polémique


Rédigé le Jeudi 20 Novembre 2025 à 21:53 | Lu 45 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Une phrase prononcée mardi 18 novembre par le chef d'état-major des armées au Congrès des maires provoque une tempête dans la classe politique. Pour Fabien Mandon, le plus haut gradé français, face au risque d'une guerre avec la Russie, le pays doit « accepter de perdre ses enfants ». Cela provoque la colère des partis d'opposition.


Mardi, devant le Congrès des maires de France, le général Fabien Mandon a jugé nécessaire que le pays restaure sa « force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est » et soit prêt à « accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement, si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque. Il faut en parler dans vos communes ».

La ministre des Armées, Catherine Vautrin a déclaré Fabien Mandon « pleinement légitime à s'exprimer sur les menaces » pesant sur le pays. « Ses propos, sortis de leur contexte à des fins politiciennes, relèvent du langage militaire d'un chef qui, chaque jour, sait que de jeunes soldats risquent leur vie pour la Nation », a affirmé sur X la ministre, dénonçant les réactions de plusieurs responsables politiques d'opposition qui reprochent au haut gradé un discours « va-t-en-guerre ».

Des propos considérés comme choquants, à droite comme à gauche 
Les propos de Fabien Mandon provoquent la colère du chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, pour qui le chef d'état-major n'est pas dans son rôle et ne peut se permettre de tels propos.

« C'est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n'est pas assez ? Oui à la défense nationale, mais non aux discours va-t-en-guerre insupportables ! », a de son côté tonné le patron du Parti communiste français, Fabien Roussel. 

À droite, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, proche d'Édouard Philippe s'interroge : « C'est choquant. Est-ce que c'est le rôle d'un chef d'état-major de nos armées d'inquiéter le pays de cette manière ? »

Olivier Faure, le chef des socialistes, se montre plus mesuré. Pour lui, Fabien Mandon a besoin de justifier l'effort engagé par la France pour renforcer sa défense : « Il y a une part de provocation en cherchant à faire prendre conscience d'un danger réel. Il y avait la volonté de dire qu'il fallait sanctuariser le budget de l'armée. Il a cherché à secouer un peu l'opinion publique. »

Au Rassemblement national, le député Sébastien Chenu se demande si le chef d'état-major n'a pas été chargé par sa hiérarchie - donc l'Élysée - de porter ce message :  « Je ne sais pas par qui est mandaté le chef d'état-major des armées. S'il nous dit quelque chose qu'Emmanuel Macron pense, c'est très grave. S'il nous dit quelque chose qu'Emmanuel Macron ne pense pas, c'est très grave. »

Pour le macroniste Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des affaires européennes de l'Assemblée, Fabien Mandon dit juste la réalité de la menace : un choc possible avec la Russie.

Comme plusieurs responsables européens, notamment allemands et danois, le général Mandon avait estimé en octobre devant les députés que l'armée française devait se tenir « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie, qui « peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent ».

Dans un communiqué publié sur le réseau social Facebook, l'ambassade de Russie en France a jugé « nécessaire de rassurer les citoyens français, que le général semble avoir voulu effrayer : la Russie n’a jamais eu, et n’a toujours pas, l’intention d’attaquer la France ou quelque autre pays de l’Union européenne, ni aujourd’hui, ni dans trois ou quatre ans, ni à l’avenir ».


Lat Soukabé Fall

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