Selon des sources judiciaires, le mis en cause, identifié sous les initiales P. D. Sow, est un ingénieur en télécommunications, domicilié à Thiaroye. Il est accusé d’avoir mis en place un vaste réseau d’escroquerie reposant sur l’usurpation de fonction, l’usurpation d’identité et l’escroquerie.
Un mode opératoire bien rodé
Pendant plusieurs mois, le suspect utilisait de nombreuses cartes SIM, changeant régulièrement de numéro afin d’échapper à toute traçabilité. Il contactait ses victimes par téléphone ou messagerie, se présentant tantôt comme le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar, tantôt comme un ministre siégeant au Conseil des ministres.
Grâce à cette fausse identité, il proposait divers « services » frauduleux, notamment :
l’obtention de visas pour l’Europe,
l’inscription dans des universités étrangères,
ou encore le règlement à l’amiable de dossiers judiciaires sensibles.
En contrepartie, il exigeait le versement de sommes d’argent, généralement par transferts électroniques. Une fois les fonds reçus, l’escroc devenait injoignable, laissant ses victimes sans recours immédiat.
Des plaintes multiples et une traque discrète
Alertées par la multiplication des plaintes, les autorités judiciaires ont saisi la gendarmerie, qui a ouvert une enquête approfondie. Conscient d’être recherché, le suspect a tenté de se soustraire aux investigations en changeant fréquemment de ligne téléphonique et de lieux.
Cependant, au terme de plusieurs semaines de filature et d’exploitation de renseignements, les éléments de la brigade de recherches de Keur Massar sont parvenus à le localiser et l’interpeller, dans la nuit du 12 décembre, aux environs de 22 heures.
Une affaire loin d’être isolée
Les premières exploitations de son téléphone portable et de ses échanges électroniques ont permis de mesurer l’ampleur du préjudice subi par les victimes, dont le nombre exact reste à déterminer. L’enquête pourrait ainsi révéler d’autres faits similaires et conduire à de nouvelles plaintes.
Déjà connu des services de sécurité pour des faits antérieurs d’escroquerie, le mis en cause a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet, où il devra répondre de ses actes devant la justice.
Un rappel à la vigilance
Cette affaire relance le débat sur la recrudescence des arnaques par usurpation d’identité au Sénégal. Les autorités rappellent que les magistrats, ministres et responsables publics ne sollicitent jamais de paiements personnels pour régler des dossiers judiciaires ou administratifs.

