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En Chine, qui pour succéder au président Xi Jinping?


Rédigé le Vendredi 24 Octobre 2025 à 14:28 | Lu 77 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Le plénum du comité central du Parti communiste chinois s'est terminé jeudi 23 octobre. Le parti a annoncé son plan quinquennal pour l’économie du pays. Mais un sujet n’a sans doute pas été discuté durant ces quatre jours de plénum. À deux ans du XXIe congrès du parti et alors que Xi Jinping semble gouverner seul, qui pour succéder au président de la République populaire de Chine, à la tête du pays depuis treize ans ?


Depuis plus d’une décennie, Xi Jinping règne sans partage sur son pays. Il arrive à la tête du Parti communiste chinois en 2012, puis à la présidence de la République et de la commission militaire centrale un an plus tard, en 2013. Il dirige les trois organes les plus importants en Chine populaire. En dix ans, Xi Jinping a centralisé le pouvoir entre ses mains, et accumule une domination sans précédent. 

Pourtant, depuis la mort de Mao et pour en finir avec le chaos politique, la collégialité de la gouvernance est de mise à la tête de l'appareil étatique chinois. Les prédécesseurs de Xi Jinping, Jiang Zemin et Hu Jintao, avaient chacun cédé leur place après dix ans à ce poste. Une règle de deux quinquennats présidentiels inscrite dans la Constitution, abolie en 2018. S’ajoutait une règle non écrite qui fixait à 68 ans l’âge de la retraite des hauts dirigeants du parti. Une règle également ignorée par Xi Jinping. 

À 72 ans, Xi Jinping ne cède pas sa place 
Xi Jinping en est donc à son troisième mandat, une longévité historique. Réélu à l’unanimité des députés chinois en mars 2023, le président n’a pour l’instant pas présenté de dauphin. Les membres du comité permanent du politburo, l'organe de sept membres à la tête du pouvoir du parti, sont tous âgés de plus de 60 ans : trop vieux pour être des héritiers plausibles dans les années à venir, selon les experts.  



Il semble que la priorité de Xi soit ailleurs : dans la « révolution interne » du parti. Il veut échapper à la malédiction de l’ascension et de la chute des dynasties. La crainte de Xi Jinping, c’est un effondrement à la soviétique du parti et de son projet. Et c’est partiellement ce qui justifie sa lutte contre la corruption, qui lui permet d'écarter ses rivaux. Car s’il choisit un successeur, la loyauté envers le chef et son programme sera une condition sine qua non. Xi répète que l'Union soviétique a commis une « erreur fatale » en choisissant Mikhaïl Gorbatchev, un réformateur à la manœuvre au moment de la dissolution de l’URSS.


Une lutte pour la loyauté à tout prix
Une illustration de cette lutte pour la loyauté à tout prix : la semaine dernière, l'armée a annoncé avoir expulsé neuf très hauts gradés, poursuivis pour corruption et abus de pouvoir. Parmi eux, le numéro trois de l’Armée populaire de libération, He Weidong. À titre de comparaison, en 20 ans, les prédécesseurs de Xi Jinping n’avaient sanctionné que deux membres du politburo et personne dans l’armée.  

Aujourd’hui, difficile de dire si le plénum de cette semaine a servi d’arène pour présenter un futur héritier suffisamment jeune et qui ne trahirait pas la ligne dure de Xi. Mais ce qui est sûr, c’est que nommer un successeur, c’est prendre le risque d’affaiblir son emprise. Ne pas en nommer pourrait abîmer son héritage politique.

Face à ce dilemme, de nombreux spécialistes de la Chine s'accordent : Xi Jinping pourrait retarder toute décision majeure, au moins jusqu'au début de son possible quatrième mandat en 2027.


Lat Soukabé Fall

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