Selon les informations rapportées par L’Observateur, la dispute aurait dégénéré aux alentours de 22 heures, sur le chemin du retour. Dans un accès de violence soudaine, A. Bâ aurait sorti une machette et porté plusieurs coups mortels à son frère, sous les yeux de personne.
Le rapport d’autopsie met en lumière l’extrême brutalité de l’agression. La victime présentait un crâne ouvert, marqué par plusieurs entailles profondes, dont l’une mesurant près de dix centimètres, avec exposition de la matière cérébrale. Des blessures qui n’ont laissé aucune chance à Boubacar Bâ.
Le père des deux hommes, B. Bâ, entendu au cours de la procédure, a affirmé ignorer totalement l’origine du conflit. Refusant de se constituer partie civile, il a déclaré, la voix résignée :
« Je m’en remets à Dieu. »
À la barre, A. Bâ a reconnu les faits, mais a tenté de les expliquer par un état d’ivresse avancée. Il a affirmé avoir consommé « un litre de whisky » avant le drame, soutenant avoir perdu toute lucidité au moment de l’acte.
« J’étais ivre, je ne savais plus ce que je faisais », a-t-il répété devant le juge, assurant avoir agi sans mobile précis.
Malgré cette ligne de défense, le ministère public a requis dix ans de réclusion criminelle, estimant que l’ivresse ne saurait effacer la gravité du crime.
Pour la défense, Me Souleymane Ndiaye a tenté d’écarter l’hypothèse d’un meurtre volontaire.
« Mon client n’avait aucun intérêt à tuer son propre frère. Il s’agit d’une mort sans intention de la donner », a-t-il plaidé, sollicitant une requalification des faits et une peine plus clémente.
Un argument que le Procureur a fermement rejeté, maintenant sa réquisition pour meurtre.
Face à la gravité des faits, aux déclarations contradictoires de l’accusé et à l’évocation répétée d’une perte totale de contrôle, la Chambre criminelle a décidé de surseoir à statuer.
Les magistrats ont ordonné une expertise psychiatrique, confiée au médecin-chef du Centre psychiatrique de Tambacounda. Cette mission, prévue pour une durée de trente jours, devra déterminer si A. Bâ disposait pleinement de ses facultés mentales au moment du passage à l’acte.
Initialement attendu le vendredi 19 décembre, le verdict a été renvoyé à la prochaine session de la Chambre criminelle, dans l’attente des conclusions médicales.

