Selon un communiqué publié ce mercredi par le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I, Bakouli Blaise Bazié, les faits se seraient déroulés courant octobre 2025. Le magistrat parle d’une affaire d’une « extrême gravité » et d’un acte de « cruauté inqualifiable ».
L’affaire a éclaté après la saisine de la Brigade régionale de protection de l’enfance du Centre par la Direction provinciale de l’action humanitaire du Kadiogo. Les premiers constats sont accablants : l’enfant aurait été ligoté, séquestré et privé de nourriture par son maître.
Les violences subies étaient si sévères qu’elles ont entraîné une putréfaction avancée de ses deux mains, nécessitant une intervention médicale d’urgence pour éviter une amputation.
Pris en charge par la Croix-Rouge, puis transféré à l’hôpital Saint-Camille, le jeune garçon est désormais hors de danger grâce à la rapidité d’action des services de l’action humanitaire.
D’après les premiers témoignages, l’enfant aurait été puni pour n’avoir pas rapporté la somme d’argent exigée par son maître.
Le suspect a finalement été conduit à la police par des membres de la Fédération des associations des écoles coraniques — un geste salué par le procureur, qui y voit une preuve de vigilance et de responsabilité communautaire.
À l’issue de l’enquête, le maître coranique a été déféré au parquet le 6 novembre 2025 et placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour séquestration, torture, ainsi que coups et blessures volontaires. Son procès est prévu pour le 19 novembre 2025.
Le procureur Bakouli Blaise Bazié a rappelé avec fermeté qu’« un enfant confié pour son éducation spirituelle n’est pas un esclave », avertissant que toute forme d’exploitation d’enfants sous couvert d’enseignement religieux constitue un crime passible de un à dix ans de prison et d’une amende pouvant atteindre deux millions de francs CFA, conformément au Code pénal.
Réaffirmant la politique de tolérance zéro du parquet face aux violences faites aux enfants, il a promis de « sévir sans faiblesse contre quiconque transforme un lieu d’apprentissage en enfer pour un enfant ».
Enfin, le procureur a appelé la population à signaler tout cas de maltraitance, rappelant que « la vigilance de chaque citoyen peut sauver une vie ».

