Ce que révèle l’audit
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Le rapport d’audit interne cite 18 employés comme étant impliqués dans des manipulations tarifaires ou des modifications de billets hors barèmes.
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Cinq d’entre eux refusent de restituer les montants détournés, estimés à plus de 50 millions FCFA, selon les conclusions du document.
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Trois employés, identifiés sous les initiales T.F.G., C.V.F. et P.B.S., ont déjà reçu leur lettre de licenciement pour faute grave.
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Les deux autres agents, qui sont délégués du personnel, ont été mis à pied pour dix jours, dans l’attente d’une décision de l’Inspection du travail sur leur licenciement.
Dans la lettre de licenciement, la direction indique :
« Ces agissements malveillants, contraires à l’éthique et à la bonne gestion, constituent un manque de professionnalisme et de conscience professionnelle inacceptable pour un collaborateur. »
« Il n’est plus possible de poursuivre nos relations contractuelles. Par conséquent, nous vous notifions … votre licenciement pour faute grave, qui prend effet dès réception du courrier. »
La réaction du Collège des délégués du personnel
Les représentants du personnel contestent la responsabilité entière de leurs collègues. Dans un communiqué, le collège affirme que des dysfonctionnements techniques du logiciel de vente sont à l’origine des erreurs tarifaires :
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L’absence de pénalités ou d’ajustements tarifaires paramétrés dans le système serait imputable à l’administration, pas aux agents.
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Lors de modifications de billets, le logiciel afficherait des différences tarifaires erronées que les agents ne peuvent corriger.
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Le même code informatique serait utilisé pour la facturation des excédents de bagages, créant des confusions dans les montants facturés.
Ces alertes auraient été remontées à la direction à plusieurs reprises, sans qu’aucune mesure corrective ne soit prise selon les syndicalistes.
Enjeux et perspectives
Cette affaire survient dans un contexte où Air Sénégal tente de renforcer sa gouvernance et de restaurer la confiance. Le scandale pourrait fragiliser davantage les relations internes entre la direction et les travailleurs.
Des questions majeures se posent :
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Le control interne de la compagnie était-il suffisant ?
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Le logiciel de gestion tarifaire est-il fiable et bien paramétré ?
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Les agents sanctionnés auront-ils un recours judiciaire ou via l’Inspection du travail ?