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Aide à mourir : Des militants radicaux jugés pour avoir procuré du pentiobarbital à des seniors


Rédigé le Lundi 15 Septembre 2025 à 12:25 | Lu 63 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Un procès, et un débat de société au cœur des discussions. Le tribunal de Paris juge à partir de ce lundi douze militants de l’aide à mourir pour avoir aidé des personnes, malades ou non, à se procurer des barbituriques afin de mettre fin à leurs jours. Le procès met en soudaine lumière le monde clandestin du suicide assisté.


Le procès de douze membres de l’association « Ultime Liberté » lève le voile sur le monde clandestin du suicide assisté

Agés de 74 à 89 ans, ces adhérents de la discrète association Ultime Liberté, née d’une scission de la frange la plus radicale de l’organisation pro-euthanasie Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), sont poursuivis pour avoir, entre août 2018 et novembre 2020, aidé des dizaines de personnes à acheter sur internet du pentobarbital, un barbiturique entraînant une mort rapide et sans douleur.  En s’attaquant à un tabou, « cette audience est l’occasion de sensibiliser l’opinion publique aux problématiques de la fin de vie », a déclaré à l’AFP Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat de la majorité des prévenus, pour beaucoup des enseignants retraités, au casier judiciaire vierge.  Ils sont jugés devant le tribunal correctionnel pour des délits relevant de la législation sur le trafic de substances illicites.

Droit à un suicide « serein » revendiqué
Très clivant, le combat d’Ultime Liberté va au-delà de la revendication des associations pro-euthanasie traditionnelles d’un « droit à l’aide à mourir » pour les patients en fin de vie et en grande souffrance, un brûlant sujet de bioéthique qui a fait l’objet d’une nouvelle proposition de loi votée en première lecture à l’Assemblée nationale en mai.

Se concevant comme la continuation des mouvements militants des années 1960-1970 (contraception, IVG) sur la liberté de disposer de son corps, Ultime Liberté pousse cette logique à son paroxysme et revendique le droit à un suicide « serein », que l’on soit ou non malade, dans la mesure où la personne qui fait ce choix est en pleine possession de ses moyens et que sa décision est réfléchie.  « Le suicide est dépénalisé depuis la Révolution, mais il y a de nombreuses lois qui empêchent la liberté du suicide, le suicide non violent », a estimé auprès de l’AFP Claude Hury, présidente d’Ultime Liberté et prévenue centrale du procès parisien.  « Notre objectif n’est pas de faire mourir les gens. C’est de les aider à continuer dans l’avancée de l’âge tout en étant très serein par rapport à la fin, à condition d’avoir cette pilule magique chez soi pour pouvoir arrêter au moment où on le décide, et non pas attendre le diktat médical », affirme-t-elle. Fin du procès le 9 octobre.


Lat Soukabé Fall

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