Thièsinfo - Votre source d'actualités à Thiès, Sénégal

Menu
L'Actualité au Sénégal

🌧️ Inondations à Jaxaay : un retour douloureux à la case départ pour les sinistrés relogés


Rédigé le Mercredi 30 Juillet 2025 à 12:44 | Lu 86 fois Rédigé par


À Jaxaay, des familles relogées après les inondations revivent l’enfer de l’eau stagnante. Les habitants interpellent l’État pour des solutions urgentes et durables.


 

La commune de Jaxaay-Parcelles, à une trentaine de kilomètres de Dakar, fait face à une crise aiguë liée aux inondations. Ce quartier, créé en 2005 par le président Abdoulaye Wade pour accueillir des familles sinistrées de Guédiawaye, Wakhinane ou encore Médina Gounass, subit aujourd’hui les mêmes fléaux qui avaient justifié leur déplacement.

Depuis plus de quatre ans, la zone est confrontée à une montée inquiétante des eaux, due à la nappe phréatique et à l’accumulation des pluies. L’absence d’infrastructures d’assainissement fonctionnelles aggrave la situation. Les populations improvisent des canaux de drainage artisanaux pour évacuer les eaux, avec l’aide du collectif local Focus Zéro Inondation. Résultat : les rues sont impraticables, les habitations isolées, et les eaux usées envahissent les domiciles.

Kiné Ndiaye, présidente des femmes de Jaxaay 1 quartier 11B, attribue l’aggravation de la situation à la construction de la route 4km400. « Au départ, tout allait bien. Mais depuis la route, les inondations sont revenues », déplore-t-elle, tout en saluant les efforts de la jeunesse locale face à l'inaction de l'État.

El Hadji Ndongo Hann, président du collectif, dénonce l’inaction des autorités malgré les alertes lancées depuis 2018. « Nous vivons dans les eaux. Les toilettes sont inutilisables, les habitants se lavent dans leur salon, et faire ses besoins est devenu un défi quotidien », explique-t-il. Il lance un appel pressant aux autorités pour une solution durable.

Même son de cloche du côté de l’imam Fall, qui estime que seules les autorités étatiques disposent des moyens nécessaires pour venir à bout du problème. Farmata Khamé Sy, marraine du quartier, s’inquiète quant à elle des risques sanitaires : « Nos enfants tombent malades, les toilettes débordent, et il faut dépenser 25.000 FCFA tous les quinze jours pour les vidanges. »

La situation rend même les cérémonies funéraires pénibles : il faut porter les corps à pied jusqu’à la route principale, faute d’accès pour les corbillards.

Les habitants espèrent un changement avec le nouveau régime en place. Abdou Lahat Diop, conseiller municipal chargé de l’urbanisme, rappelle que les promesses de solutions concrètes doivent maintenant se traduire en actions.

Lors d’un conseil des ministres, le président Bassirou Diomaye Faye a reconnu que l’urbanisation mal planifiée a amplifié les inondations. Il a appelé à une évaluation des actions passées, à l’actualisation des Plans Directeurs d’Assainissement (PDA), et à la mise en œuvre d’un nouveau Programme intégré de Développement de l’Assainissement (PIDA). Il a aussi insisté sur la nécessité de mobiliser les services publics et les dispositifs de solidarité nationale pour soulager les populations affectées.


âś… aps

 




Nouveau commentaire :