Selon le chauffeur, Meissa S., 42 ans, « tout s’est passé en un éclair » et il aurait tenté de l’éviter. Mais des témoins et le père de l’enfant contestent cette version. Massamba G., le père, explique : « Le bus était lancé dans une course effrénée avec un autre de la ligne 51. Le choc est survenu sur un dos d’âne, ma fille a été happée par les roues arrière. »
Après l’accident, le chauffeur n’aurait pas porté secours à l’enfant. Craignant un lynchage, il a abandonné ses passagers et s’est réfugié dans les locaux du poste de police de Yeumbeul-Comico, suscitant une vive indignation dans le quartier.
Au tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, le juge a dénoncé « un manque de responsabilité aggravant la douleur de la famille endeuillée ». Meissa S. a rejeté l’accusation de vitesse excessive, invoquant l’imprévisibilité du geste de l’enfant. Le parquet a rappelé que le dossier portait sur « un défaut de maîtrise ayant directement provoqué la mort de la fillette ».
La partie civile a souligné le danger des « courses de la mort » menées par certains chauffeurs de bus Tata, transformant les routes en véritables circuits de course et mettant en péril enfants et usagers.
Brisé par le deuil, le père a refusé de déposer plainte. Après délibéré, le tribunal a condamné Meissa S. à trois mois de prison ferme, avec trois mois de suspension de permis et une amende de 56 000 F CFA. Les intérêts civils ont été réservés.
Ce drame, qui fait suite à plusieurs accidents mortels impliquant des bus Tata à Rufisque et Thiaroye, ravive la colère des populations locales et l’urgence de mesures strictes pour protéger les enfants et usagers des routes.