Thièsinfo - Votre source d'actualités à Thiès, Sénégal

Menu
L'Actualité au Sénégal

Violence conjugale à Mbour : un homme condamné pour avoir agressé son épouse après une dispute liée à une photo


Rédigé le Vendredi 20 Juin 2025 à 11:14 | Lu 47 fois Rédigé par


À Mbour, un homme a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir violemment agressé son épouse, dans un contexte de jalousie et de tensions conjugales à la veille de la Tabaski.


 

Le tribunal d’instance de Mbour a récemment été le théâtre d’un dossier poignant, mettant en lumière une facette sombre et trop fréquente de la vie conjugale : la violence domestique.

Les faits remontent au 3 juin 2025. À l’approche de la fête de la Tabaski, une femme employée à Dakar rejoint son époux dans leur domicile familial à Saly Portudal. À son arrivée dans la chambre conjugale, elle découvre une photo encadrée d'une autre femme affichée au mur. Il ne s'agit ni d’un membre de la famille ni d’une connaissance quelconque, mais bien de la maîtresse présumée de son mari.

Blessée et humiliée, elle déchire la photo. Ce geste déclenche une réaction d'une extrême violence. L’homme, furieux, détruit la seule photo que sa compagne conservait de sa mère défunte, avant de la frapper violemment, de lacérer ses vêtements et de casser son téléphone. Traumatisée, elle se rend dès le lendemain au commissariat pour déposer plainte. L’agresseur est ensuite placé en détention à la Maison d’arrêt et de correction de Mbour.

À la barre, le prévenu reconnaît les faits, tout en déclarant qu’il avait déjà « divorcé » de sa conjointe, selon lui, lors d’un échange familial en mars dernier. Il estime donc qu’elle n’avait plus sa place dans la maison. Le procureur rappelle avec fermeté qu’un divorce n’a de valeur légale que s’il est prononcé par un tribunal.

De son côté, la victime, d’un ton calme, affirme n’avoir jamais été informée d’une telle rupture. Elle raconte les violences subies, la douleur morale liée à la photo détruite de sa mère, et l’humiliation ressentie en découvrant des photos de la maîtresse glissées sous le lit conjugal.

Malgré tout, elle affirme avoir pardonné à son conjoint. Ce pardon, bien que sincère, n’a pas empêché la justice de statuer. Le tribunal a prononcé une condamnation à trois mois de prison avec sursis, accompagnée d’une amende de 20 000 FCFA.

Un jugement qui, s’il paraît modéré, soulève des interrogations sur la prise en charge des violences conjugales, dans un contexte où la douleur reste souvent enfouie derrière le silence et le pardon.

dakaractu




Nouveau commentaire :