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Usine de dessalement de la Grande Côte : un nouveau modèle de partenariat stratégique pour le Sénégal


Rédigé le Vendredi 18 Juillet 2025 à 11:25 | Lu 35 fois Rédigé par


Le Sénégal et ACWA Power signent un contrat renégocié pour l’usine de dessalement de Tivaouane Peul–Niaga, visant un meilleur équilibre économique, écologique et souverain.


 

Le Sénégal vient de franchir une étape clé dans la gestion durable de ses ressources hydriques avec la signature d’un contrat renégocié pour la construction de l’usine de dessalement de la Grande Côte, en collaboration avec la société saoudienne ACWA Power. Ce projet repositionne la coopération sénégalo-saoudienne sur un nouvel axe de souveraineté, d’efficacité et de transparence.


Une usine stratégique pour répondre à la demande croissante en eau

Implantée à proximité du Lac Rose, à Tivaouane Peul–Niaga, l’usine de dessalement vise une production journalière de 400 000 m³ en deux phases, soit deux fois la capacité de l’usine KMS3. Elle contribuera de manière significative à sécuriser l’alimentation en eau potable dans le corridor Dakar–Thiès–Mbour (DMT), un pôle vital qui concentre plus du tiers de la population nationale et plus de la moitié de l’activité économique.

Le projet, inscrit dans la Vision Sénégal 2050, s’aligne sur les prévisions qui estiment une demande d’eau passant de 763 000 m³/jour en 2025 à plus de 3 millions m³/jour en 2050. Il s’inscrit aussi dans une stratégie globale de diversification des sources d’approvisionnement face aux effets du changement climatique.


Un contrat rééquilibré au profit du Sénégal

Le contrat initial, signé en mars 2024 sous l’ancien gouvernement, avait suscité des interrogations quant à sa viabilité financière. À l’initiative du président Bassirou Diomaye Faye, une renégociation a été menée en septembre 2024. Elle a permis de faire baisser le prix du mètre cube d’eau dessalée de 427 FCFA HT à 389,8 FCFA, allégeant considérablement la charge budgétaire de l’État, désormais estimée entre 17,5 et 35 milliards FCFA par an.

Autre avancée notable : la capacité solaire dédiée au projet a été doublée, atteignant 300 MWc. L’énergie excédentaire sera revendue à la SENELEC à 18 FCFA/kWh, générant ainsi des revenus supplémentaires pour le Sénégal.


Une gouvernance renforcée et un meilleur partage des bénéfices

Le nouveau montage accorde au Sénégal un rôle d’actionnaire : la SONES rejoint la société de gestion de l’usine (SPV-EAU), tandis que la SENELEC s’implique dans la gestion des centrales solaires (SPV-ENERGIE). Le partenariat public-privé gagne ainsi en équilibre et en transparence.

La version révisée du contrat introduit également plus de concurrence dans les prestations techniques, et instaure un mécanisme de partage des économies réalisées. Le financement bénéficie quant à lui d’une amélioration avec une part de prêts concessionnels portée à 50 %, réduisant le coût total pour l’État. Par ailleurs, un remboursement progressif est prévu grâce aux dividendes générés par les entités publiques.


Encadrement rigoureux et conformité légale

Contrairement à la version initiale, le nouveau contrat a suivi toutes les procédures réglementaires. Les avis favorables de l’UNAPPP et de la DCMP ont été obtenus, garantissant une pleine conformité avec les règles de transparence et de gouvernance publique.


Un projet à fort impact environnemental

Ce projet intègre une démarche environnementale rigoureuse : Étude d’impact, Plan de gestion environnementale et sociale, ainsi qu’un Plan de réinstallation. Il contribuera à la protection des nappes phréatiques de la presqu'île de Dakar, mises en péril par la surexploitation et l'intrusion saline.


Une coopération solide avec l’Arabie Saoudite

Ce partenariat stratégique avec le Royaume d’Arabie Saoudite, ancré dans une longue histoire commune, bénéficie du soutien du fonds saoudien d’investissement, partenaire d’ACWA Power. La renégociation du contrat, menée dans un esprit de respect mutuel, confirme l’engagement des deux pays en faveur de projets structurants pour l’avenir du Sénégal.


Ce nouveau contrat représente une avancée majeure pour la souveraineté hydrique du pays, en conjuguant efficacité économique, ambition environnementale et gouvernance transparente.

rts