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Thiès – Le marché central paralysé par les eaux de pluie : commerçants et clients à bout de patience


Rédigé le Lundi 28 Juillet 2025 à 12:44 | Lu 55 fois Rédigé par Lat Soukabé Fall


Depuis ce matin, le marché central de Thiès est quasiment impraticable à cause des fortes précipitations qui se sont abattues sur la ville. Les alentours du marché, en particulier la zone qui mène vers la gouvernance, sont envahis par des eaux stagnantes qui transforment les ruelles commerçantes en zones marécageuses. La situation devient de plus en plus insoutenable pour les vendeurs, les commerçantes, mais aussi pour les clients.


Thiès – Le marché central paralysé par les eaux de pluie : commerçants et clients à bout de patience
 
Au cœur du marché, la voix de F. Ndiaye, vendeuse de légumes depuis plus de quinze ans, résonne entre frustration et fatigue.
 
 "Regardez mes étals. Les sacs de carottes et de pommes de terre sont trempés, les clients n’osent même plus s’approcher. On est là depuis l’aube, on patauge dans de l’eau sale. Et pourtant, on doit vendre, on n’a pas le choix", confie-t-elle, les pieds nus dans l’eau, ses produits posés sur des planches de fortune.
 
 
 
Les eaux sales se sont infiltrées jusqu’au cœur du marché, affectant aussi bien les vendeurs de légumes que ceux de poissons, de fruits de mer et d’habits. Les odeurs d’eaux stagnantes, mêlées à celles du poisson, rendent l’air irrespirable. Certains commerçants essaient tant bien que mal de surélever leurs marchandises avec des briques ou des palettes en bois, mais l’ampleur de l’inondation dépasse les moyens de fortune.
 
M. Gaye, vendeur de poisson, est en colère :
 
  "On vit cette situation chaque année, et chaque année on fait les mêmes promesses. Rien ne change. Nos poissons sont exposés à la saleté, et ça décourage les clients. Comment on va s’en sortir si on ne vend rien pendant des jours ?"
 
À l’entrée du marché, le constat est tout aussi alarmant. L’accès principal est pratiquement bloqué, et le rond-point Diakhao, axe crucial pour accéder au centre-ville, est saturé. Les embouteillages se multiplient, les voitures slaloment entre les flaques, et les charrettes avancent au ralenti.
 
Aïcha Fall, mère de famille venue faire ses courses, fait demi-tour, dépité :
 
  "J’ai mis plus d’une heure pour venir jusqu’ici depuis Grand-Thiès, à cause des bouchons. Et maintenant je me rends compte que je ne peux même pas marcher dans le marché. Il y a trop d’eau. C’est dangereux."
 
 
 
Certains commerçants ont préféré tout simplement fermer boutique, en attendant une amélioration. Mais pour beaucoup, surtout les vendeuses de denrées périssables, l’arrêt d’activité signifie une perte sèche.
 
Face à la gravité de la situation, les commerçants interpellent une nouvelle fois les autorités locales. Ils réclament des solutions durables pour l’évacuation des eaux de pluie, ainsi qu’une meilleure gestion de l’assainissement autour du marché central.
 
  "Nous ne voulons pas des visites de courtoisie ou des caméras. Nous voulons des canalisations fonctionnelles, un système d’évacuation digne de ce nom. Le marché central ne peut pas continuer à fonctionner comme une mare", lance un délégué des commerçants sous couvert d’anonymat.
 
 
 
En attendant, la pluie continue de tomber par intermittence, et les eaux ne s’écoulent pas. Pour les vendeurs comme pour les clients, chaque jour devient une épreuve.


Lat Soukabé Fall